Vermeeret les maßtres de la peinture de genre. Vermeer, ou « le sphinx de Delft ». Cette expression, forgée au XIX e siÚcle, a figé la personnalité de Johannes Vermeer (1632-1675) dans une pose énigmatique et solitaire. Cet ouvrage original permet au contraire de découvrir que ce génie universel s'inscrivait dans un riche réseau d'influences, trÚs loin du splendide isolement
Au mois de fĂ©vrier 1945, Göring fait procĂ©der Ă l'Ă©vacuation de toutes les collections se trouvant dans son chĂąteau de Carinhall avant de le faire sauter et d'aller rejoindre Adolphe Hitler Ă Berstengaden. Plusieurs trains remplis de tableaux et dâĆuvres d'art pillĂ©s en Europe partent en direction des Alpes autrichiennes. Lors de la campagne d'Allemagne de 1945, les hommes appartenant Ă la section des Monuments des Beaux-Arts et des Archives, une unitĂ© créée par le prĂ©sident Roosevelt, vont dĂ©couvrir prĂšs d'un millier de dĂ©pĂŽts dâĆuvres d'art volĂ©es par les Nazis ! Les Monuments men », des spĂ©cialistes dans le domaine des Arts, sont chargĂ©s de prĂ©server le patrimoine culturel europĂ©en et de retrouver les Ćuvres dâart volĂ©es afin de les restituer Ă leurs propriĂ©taires lĂ©gitimes l'URSS disposait de la Brigade des TrophĂ©es. Les AmĂ©ricains vont dĂ©couvrir 6577 tableaux au fond des galeries et derriĂšre des portes blindĂ©es de la mine de sel d'Altaussee ! Et non des moindres la Vierge Marie de Van Eyck - le retable de Gand - l'Atelier et l'Astronome de Vermeer - la Madone de Bruges, etc., toiles provenant de la collection personnelle du feld marĂ©chal Hermann Göring. ÂParmi celles-ci figure un Vermeer non rĂ©pertoriĂ© ! Le Christ et la femme adultĂšre, tableau achetĂ© en 1942 par Hermann Goering pour florins auprĂšs d'Alois Miedl, ancien banquier allemand naturalisĂ© Hollandais devenu marchand d'art qui l'avait acquis de Han Antonius Van Meegeren. Han Van Meegeren est nĂ© en 1889 dans une banlieue d'Utrecht Pays-Bas. Jeune homme il se rebelle contre l'autoritĂ© d'un pĂšre, un instituteur rigide, qui entend le dĂ©tourner de sa vocation artistique. Han va se lancer corps et Ăąme dans la peinture et s'inscrire aux Beaux-Arts. Il va devenir un portraitiste apprĂ©ciĂ© et obtenir de nombreuses commandes de tableaux avant de devenir marchand d'Art et restaurateur. Son professeur, Bartus Korteling, considĂ©rait que l'Ăąge d'or de la peinture hollandaise s'est Ă©teint Ă la fin du XVII Ăšme siĂšcle. La mode est passĂ©e au postimpressionnisme de Van Gogh 1853-1890. En 1928, Han achĂšte lors d'une vente aux enchĂšres, un tableau de Frans Hals pour lequel , il a investi toutes ses Ă©conomies. Il va restaurer la toile avec application et la remettre sur le marchĂ© en espĂ©rant en tirer un bĂ©nĂ©fice substantiel. Tout le petit monde de l'Art jubile, on est en prĂ©sence d'un tableau du grand maĂźtre, sauf Abraham Bredius l'expert le plus reconnu de l'Ă©poque. Van Mereegen est bien dĂ©cidĂ© Ă prouver Ă cet incompĂ©tent qu'il est atteint d'une cĂ©citĂ© artistique. L'artiste divorce et quitte La Haye en 1932 en compagnie de sa muse pour s'installer aÌ Roquebrunne Cap-Martin oĂč il deÌcide de creÌer le faux parfait ». Il porte son choix sur Jan Van der Meer Van Delft 1632-1675, mort dans la misĂšre, sa famille criblĂ©e de dettes. Son projet va le tenir en haleine durant cinq annĂ©es avant de parvenir Ă imiter les craquelures des vieux tableaux qui ne commencent Ă apparaĂźtre que prĂšs de 80 annĂ©es aprĂšs la peinture. En 1934, il achĂšte une croĂ»te » datant de 1690 dont il en ĂŽte la couche picturale en la frottant avec de pierre ponce, la toile nettoyĂ©e, il y peint en sept mois, Les PĂšlerins d'EmmaĂŒs Ă la façon Vermeer ». Ses pinceaux et brosses sont en poils de blaireau comme ceux qu'utilisait Vermeer lui mĂȘme. La prĂ©caution n'est pas anodine, un expert qui dĂ©couvrirait un poil de porc sur la toile subodorait la supercherie immĂ©diatement. Van Meeregeren preÌpare ses pigments en se servant des mateÌriaux de l'eÌpoque la cĂ©ruse pour le blanc, le lapis-lazuli pour le bleu, la cinabre pour le rouge. Le sĂ©chage total d'une peinture Ă l'huile est lent, une cinquantaine d'annĂ©es ! Les experts s'assurent de l'authenticitĂ© d'une Ćuvre en frottant un coin de la toile avec un tampon imbibĂ© d'alcool. Les pigments d'un tableau ancien se sont polymĂ©risĂ©s avec le temps et reÌsistent au test Ă l'alcool ». Van Meegeren a trouvĂ© la parade, il mĂ©lange les pigments avec du phĂ©nol-formaldĂ©hyde "rĂ©sine" de bakĂ©lite qui durcit rapidement lorsqu'il est porteÌ Ă 100° C, et de froisser la toile pour obtenir de fines craquelures avant d'y rĂ©pandre une poudre grisĂątre, mĂ©lange de cendres et de noir de fumĂ©e imitant la poussiĂšre accumulĂ©e au fil du temps ! Une part du geÌnie de Han Van Meegeren repose sur le choix d'un theÌme vermeerien ». Meegeren sait que l'expert qui sera dĂ©signĂ© pour l'authentification du tableau, Abraham Bredius, soutient que Vermeer a eÌteÌ influenceÌ par le peintre lombard Le Caravage 1571-1610. Le Caravagisme est l'une des composantes de l'art hollandais du XVII° siĂšcle recherche de naturel et de rĂ©alisme, et Vermeer reprĂ©sente l'Ăąge d'or des peintres de lâĂcole flamande Bruegel 1568-1625, Rubens 1577-1640, Hals 158 ?-1666, Van Dyck 1599-1641, Rembrandt 1606-1669 et quelques autres. Han Van Meegeren ne va pas s'abaisser Ă rĂ©aliser de vulgaires copies dâĆuvres existantes, il va peindre Ă la façon de Vermeer et produire des toiles restĂ©es inconnues ». Vermeer n'a laissĂ© aucun document de travail. Sur les quarante-cinq toiles attribuĂ©es au peintre, trente-sept seulement sont rĂ©pertoriĂ©es, 26 scĂšnes de genre, et on ne lui connaĂźt qu'une scĂšne religieuse Le Christ dans la maison de Marthe et Marie 1656. Le Christ Ă EmmaĂŒs » Les disciples d'EmmauÌs, une toile de 115 x 127 cm, va lui prendre quatre annĂ©es. Au mois de novembre 1937, Abraham Bredius est dithyrambique Nous avons ici un chef-dâĆuvre, je dirais le chef-dâĆuvre de Vermeer, un de ses tableaux les plus grands par ses dimensions, une Ćuvre totalement diffĂ©rente de toutes les autres, et dont pourtant chaque pouce ne peut ĂȘtre que de Vermeer ». La toile est dans un Ă©tat de conservation exceptionnelle et n'a pas Ă©tĂ© restaurĂ©e, regardez ces bleus et ces jaunes ! Aucun doute n'est permis, il s'agit d'une Ćuvre majeure de Johannes Vermeer peinte vers 1650. Le tableau est achetĂ© par le musĂ©e Boymans Rotterdam pour la somme de florins. TransportĂ© par ce premier succĂšs, Han va s'enhardir et faire fortune. Les annĂ©es suivantes voient apparaitre La CĂšne - Jacob bĂ©nissant Isaac - Le Christ et la parabole de la femme adultĂšre - le Christ aux outrages. L'invasion de la Hollande par les armĂ©es allemandes va lui apporter de nouveaux clients. Han Van Mergeeren peint La LavandiĂšre - Le Lavement des pieds, tableau achetĂ© par lâĂtat hollandais en 1943. A la libĂ©ration de la Hollande, Han Van Mergeren est arrĂȘtĂ© le 29 mai 1945 et emprisonnĂ© pour pillage de trĂ©sors nationaux hollandais au profit de lâennemi », crime pour lequel il encourt la peine de mort ! AprĂšs trois jours de prison, il avoue que le Vermeer quâil a vendu est un faux et qu'il en est l'auteur ! Durant les six annĂ©es passĂ©es Ă Roquebrune Cap-Martin, il n'a pas seulement peint quelques Vermeer, mais aussi des Frans Hals - Pieter de Hooch - Gerard ter Borch dont certains sont accrochĂ©s dans les plus grands musĂ©es. L'ego d'Abraham Bredius l'empĂȘche d'admettre qu'il a eÌteÌ dupeÌ. Van Meegeren propose au tribunal de peindre un Vermeer ». Entre juillet et novembre 1945, il exĂ©cute Le Christ au temple ou JĂ©sus enseignant dans le temple, les dĂ©nominations changent selon les sources devant une commission dâexperts commanditĂ©e par le tribunal. Ceux-ci doivent se rendre Ă lâĂ©vidence, Meegeren est un faussaire. Son procĂšs s'ouvre Ă Amsterdam au mois d'octobre 1947. Han Van Meegeren contre-attaque, en fourguant » des faux aux Nazis, il leur a extorquĂ© de fortes sommes et a fait acte de rĂ©sistance... L'audience est expĂ©diĂ©e en une journĂ©e, Han Van Meegeren est condamnĂ©, comme faussaire, Ă un an de prison. Il succombe Ă une crise cardiaque aprĂšs deux semaines passĂ©es derriĂšre les barreaux, le 30 dĂ©cembre 1947. Han Van Meegeren est devenu un hĂ©ros national pour avoir bernĂ© l'occupant, et les toiles signĂ©es de sa main vont prendre de la valeur et ĂȘtre contrefaites... L'un de ses faux Vermeer a Ă©tĂ© vendu aux enchĂšres Ă Paris sous le nom de Van Meegeren en 1995... Le musĂ©e Boijmans Van Beuningen Ă Rotterdam lui a consacrĂ© une exposition en 2010. Pour les amateurs, Le dernier Vermeer », film romancĂ© sorti en mars 2021 Ă voir quand les salles rouvriront. Les spĂ©cialistes et fins connaisseurs de Vermeer se demandent comment ce tableau de Hans van Meegeren "Jesus Preaching in the Temple" avec ses visages de cartoon aux yeux globuleux est passĂ©, comme beaucoup d'autres du mĂȘme faussaire, pour un vĂ©ritable Vermeer ». On ne connaĂźt pratiquement aucun tableau religieux peint par Vermer ! Jean-Jacques Breton avance une explication lâimportant dans le faux nâest pas tant lâĂ©poque dont il est supposĂ© dater que lâĂ©poque Ă laquelle on le regarde. A savoir il faut quâil ait lâair vrai pour les spectateurs auxquels il sâadresse, quâil corresponde Ă la conception historique que lâon se fait de lâĆuvre supposĂ©e. ... MĂȘme si les faux de Van Meegeren nous paraissent grotesques, ils nous apprennent la relativitĂ© de la perception. Il n'y a pas de rĂ©alitĂ© de l'image, il n'y en a que des lectures des images. Notre vision est toujours dĂ©jĂ investie d'une reprĂ©sentation. En 1940, lorsqu'on regarde la Jeune Fille Ă la perle 1665 de Vermeer⊠c'est exactement comme si l'on voyait ça, un autre faux dĂ» Ă Van Meegeren. Il faut des dĂ©cennies et que l'Ćil s'habitue, pour que la caricature, grimaçante, devienne Ă©vidente ». Le vulgum pecus est toujours surpris lorsqu'un collectionneur s'offre une toile d'un grand maĂźtre ou celle d'un artiste mineur pour une somme rondelette. Le marchĂ© de l'Art reste un entre-soi rĂ©unissant des esthĂštes et des spĂ©culateurs suivant la loi du marchĂ© de l'offre et la demande. Dans les annĂ©es 1900, Berheim accumula des Van Gogh auquel personne ne sâintĂ©ressait, le slogan d'alors, Faites comme votre pĂšre, achetez un inconnu qui sera le Renoir de demain » ! Combien d'entre-nous ont achetĂ©, dans les annĂ©es soixante-dix, des lithographies signĂ©es Dali, TrĂ©mois, etc., pensant rĂ©aliser une plus value Ă moyen terme. Le marchĂ© de l'Art n'est pas la Bourse, il rĂ©pond Ă de nombreux alĂ©as dont celui de la mode. Les DerniĂšres cartouches de Neuville, tableau achetĂ© francs-or en 1890, fut revendu francs Ă l'HotĂȘl Drouot en 1949 ! Vengeance posthume. Han Van Meeregen a rĂ©ussi Ă semer le doute Il n'y a peut-ĂȘtre mĂȘme aucun autre peintre [Vermeer] dont l'Ćuvre officiellement reconnue contienne un pourcentage de " faux " aussi Ă©levĂ© ». En 1960, un collectionneur belge de passage Ă Londres Ă un coup de cĆur pour la Jeune Femme assise au virginal, une toile d'une vingtaine de centimĂštres exposĂ©e dans la vitrine d'un marchand d'Art. Celui-ci le met en garde, il s'agit d'un ex Vermeer » dĂ©classĂ© en 1947... La toile est soumise aux experts du Metropolitan Museum en 2003, la science moderne va parler ». Cette toile dĂ©classĂ©e a bien Ă©tĂ© peinte par Vermeer autour de 1670. Le 7 juillet 2004, le tableau est adjugĂ© pour 24,2 millions d'euros lors d'une vente aux enchĂšres ! °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Sivous regardez la peinture de Gerard Ter Borch, un contemporain de Vermeer, vous verrez le savoir-faire, lâhabilitĂ© et lâintelligence de la main qui permet dâarriver Ă une prĂ©cision qui touche au trompe lâĆil. Câest millimĂ©trique. Les points de peinture, les touchers de peinture sont Ă lâĂ©chelle de tous petits pinceaux. QuatriĂšme de couverture Vermeer et les maĂźtres de la peinture de genre Vermeer, ou le sphinx de Delft ». Cette expression, forgĂ©e au XIXe siĂšcle, a figĂ© la personnalitĂ© de Johannes Vermeer 1632-1675 dans une pose Ă©nigmatique et solitaire. Cet ouvrage original permet au contraire de dĂ©couvrir que ce gĂ©nie universel s'inscrivait dans un riche rĂ©seau d'influences, trĂšs loin du splendide isolement avec lequel il fut longtemps scĂšne de genre Ă©lĂ©gante hollandaise connaĂźt son Ăąge d'or vers 1650-1680. Cette peinture, mise en scĂšne luxueuse d'activitĂ©s qui n'ont de quotidiennes que le nom, permet Ă la RĂ©publique des Provinces-Unies de s'affirmer face aux monarchies. Vermeer en est l'un des maĂźtres, aux cĂŽtĂ©s de GĂ©rard Dou, GĂ©rard ter Borch, Frans van Mieris, Gabriel Metsu, Pieter de Hooch... Ces peintres, actifs Ă Leyde, Deventer, Amsterdam ou Delft, ont eu connaissance du travail des uns et des autres. Leurs rapports alternent hommages, citations dĂ©tournĂ©es, de la sorte, les sublimations de Vermeer prennent un sens nouveau celui de ses rejets et de ses admirations.Faitesvotre glucose rĂ©volution - La Formule scientifique efficace pour perdre du poids et retrouver votre Ă©nergie aux Ă©ditions Lizzie. Une rĂ©volution pour votre santĂ© qui va vous
Dans la rĂ©gion de Liyue, il existe un lieu magnifique avec de nombreux bassins aux eaux turquoise. Ce lieu câest le lac Luhua et il renferme un gros trĂ©sor. Un personnage GĂ©o est nĂ©cessaire pour rĂ©cupĂ©rer le butin final. Par oĂÂč commencer ? Parlez tout dâabord Ă Vermeer, un peindre itinĂ©rant. En cherchant le meilleur point de vue, il a perdu une partie de son matĂ©riel. Retrouvez les pinceaux et la peinture de Vermeer ! A lâaide des 2 peintures en couleur fournies par Vermeer, vous devez retrouver les lieux dâoĂÂč il a peint et ainsi retrouver sur place son matĂ©riel. Ă Retournez ensuite rendre ce que vous avez trouvĂ© Ă Vermeer. Trouvez une autre pierre particuliĂšre ! Vermeer vous a donnĂ© une pierre en rĂ©compense qui semble ĂÂȘtre un Ă âil pour lâune des statues. Cherchez dans les bassin dâeau devant les statues le 2e Ă âil. Percez le secret du lac Luhua Grimpez sur les Ă©paules de chaque statue afin dâinsĂ©rer la pierre dans leur tĂÂȘte. Le trĂ©sor est proche ! Lâactivation des 2 pierres libĂšre un totem GĂ©o entre les deux statues. Activez le pour dĂ©clencher un dĂ©fi durant lequel vous devrez vaincre 3 mages un Pyro, un Cryo et un Hydro en 90 secondes. Une fois terminĂ©, la grille se lĂšve et vous pouvez rĂ©cupĂ©rer les trĂ©sors. Attention aux araignĂ©es qui vous attaquent Bonus Si vous avez vaincu Stormterror, retournez voir Vermeer qui est sur lâun des points de vue voir image ci-dessous pour obtenir un succĂšs !
Largent ne fait pas mal non plus. Découvrez neuf des plus célÚbres faussaires d'art de l'histoire occidentale. Artistes de la falsification. Mark Landis (né en 1955) Michelangelo Buonarotti (1475-1564) Icilio Federico Joni (1866-1946) William Sykes (18Úme siÚcle) Han van Meegeren (1889-1947) Tom Keating (1917-1984)
AccueilArtsLe chef-dâĆuvre de Vermeer a Ă©tĂ© passĂ© Ă la loupe durant 48 heures, Ă la joie des conservateurs et du grand public.âElle a tout de mĂȘme 356 ans cette Jeune Filleâ, rappelle Ămilien Leonhardt au sujet du cĂ©lĂšbre modĂšle peint par Vermeer en 1665. âEt câest assez incroyable de se dire quâelle a rĂ©sistĂ© Ă tout ce temps, des guerres, des feux, des tremblements de terre et on aimerait quâelle soit encore visible dans de bonnes conditions dans 300 ansâ, justement dans ce but que lui et Vincent Sabatier ont Ă©tĂ© appelĂ©s, en 2018, Ă participer au projet âGirl in the Spotlightâ, sur demande du musĂ©e nĂ©erlandais Mauritshuis. Deux ans plus tard, les rĂ©sultats de leur analyse microscopique sont tombĂ©s. CâĂ©tait la premiĂšre fois depuis 1994 que le tableau Ă©tait analysĂ©, et ce par une petite dizaine dâĂ©quipes diffĂ©rentes et leurs technologies Ă rayons X, infrarouge ou UV par exemple.Ămilien Leonhardt et Vincent Sabatier de la firme Hirox, dĂ©diĂ©e Ă la microscopie numĂ©rique ont ainsi examinĂ© La Jeune Fille Ă la perle en public, afin dâaider les conservateurrices du musĂ©e Ă âexaminer la surface du tableau, les techniques et matĂ©riaux utilisĂ©s et leur provenanceâ. Pendant 48 heures, ils ont passĂ© lâĆuvre Ă la loupe Ă lâaide dâun microscope de trĂšs haute prĂ©cision, une camĂ©ra montĂ©e sur un systĂšme de lentille haute rĂ©solution et une optique au grossissement Mauritshuis leur avait demandĂ© quelques inspections microscopiques de lâĆuvre. Ămilien Leondhardt en a profitĂ© pour aller plus loin en scannant lâintĂ©gralitĂ©, proposant ainsi le plus grand panorama du monde dâun tableau avec un tel niveau de dĂ©tails. Le panorama en question est constituĂ© de dix milliards de pixels de quatre microns chacun sachant quâun micron est Ă©gal Ă un milliĂšme de millimĂštre et 9 100 photos comprenant chacune cinquante images. En une nuit, le logiciel a donc capturĂ© prĂšs dâun demi-million de photos du prĂ©cision inĂ©ditePour percer Ă jour les secrets du tableau, lâĂ©quipe a installĂ© un double systĂšme dâĂ©clairage une lumiĂšre latĂ©rale et une lumiĂšre annulaire pour Ă©viter le reflet du vernis. Ensuite, et âpour faire simpleâ, prĂ©cise Ămilien Leonhardt, le logiciel a scannĂ© âen serpentinâ le tableau sur plusieurs axes, de gauche Ă droite, de haut en bas et en profondeur. Cet examen en trois dimensions a permis de rĂ©vĂ©ler les secrets de la crĂ©ation du tableau âLâinspection au microscope 3D Hirox nous a montrĂ© des dĂ©tails de la fille que nous nâavions jamais observĂ©s auparavant. Ă un grossissement de 35 fois, nous pouvons voir les poils individuels de ses cils et Ă 140 fois, les particules de pigment qui donnent Ă la peinture sa couleur. En regardant les coups de pinceau de Vermeer en 3D, nous apprenons entre autres comment Vermeer appliquait ses touches de peinture. Nous pouvons voir et mesurer la hauteur des petits points et des doubles points qui rendent la texture de ses vĂȘtements si rĂ©elleâ, rapporte Abbie Vandivere, conservatrice au rĂ©vĂ©lations ouvertes au grand publicCette analyse microscopique menĂ©e en 2018 est inĂ©dite pour plusieurs raisons dâune part pour la taille et la qualitĂ© du panorama créé, mais aussi et surtout pour lâaccessibilitĂ© de ce dernier. Ămilien Leonhardt a mis en ligne ce panorama lourd de dix milliards de pixels grĂące Ă un systĂšme semblable Ă Google Maps, permettant de zoomer trĂšs prĂ©cisĂ©ment sur des zones du tableau depuis son ordinateur ou mĂȘme son tĂ©lĂ©phone. Ainsi, le projet vise le public trĂšs averti des spĂ©cialistes autant que le grand Ă©tude sâinscrit dans un projet de longue durĂ©e comparer les rĂ©sultats de 2018 Ă ceux de 2050 pourrait permettre de comprendre les effets des restaurations du tableau ainsi que le vieillissement de lâĆuvre comme âla propagation des craques, si les pigments changent de couleur ou les rĂ©actions chimiquesâ, Ă©numĂšre Ămilien du projet, souligne-t-il, Ă©tait de âmontrer lâinspection en temps rĂ©el au public, de partager quelque chose qui est habituellement cachĂ© et de mettre en lumiĂšre lâintĂ©rĂȘt et lâimportance du travail des restaurateurs qui gardent en vie des Ćuvres se dĂ©gradant avec le tempsâ.Le site prĂ©sentant les rĂ©sultats de cette analyse met Ă disposition le tableau entier ainsi que dix zones davantage zoomĂ©es Ă 140 fois contre 35 fois pour lâĆuvre entiĂšre, oĂč un pixel Ă©quivaut cette fois-ci Ă un micron. De quoi se balader au plus proche de La Jeune Fille Ă la perle, en deux dimensions ainsi quâen trois, afin de presque sâimaginer toucher sa texture, avec les yeux, et dâentrer un peu dans la tĂȘte du peintre, mĂȘme Ă distance et trois siĂšcles et demi plus pouvez retrouver les vues microscopiques et 3D de La Jeune Fille Ă la perle voir aussi sur KonbiniSociĂ©tĂ© Livre : ces escrocs qui ont fait l'histoire Certains ont tentĂ© de vendre la tour Eiffel, dâautres se sont fait passer pour ce quâils nâĂ©taient pas.
Dansl'allégorie de L'Atelier (environ 1662-1668), Vermeer mélange habillement la fixité et le mouvement.La jeune fille à la couronne de lauriers pose les yeux baissés : elle est donc immobile. Le peintre tourne le dos au spectateur, par conséquent la seule activité visible est celle de sa main droite en train de peindre la couronne de lauriers sur la toile.
QuatresiĂšcles plus tard, un jeune Ă©tudiant canadien du nom de Timothy Brook, en voyage Ă travers lâEurope, y tomba de vĂ©lo. La ville nâavait guĂšre changĂ© depuis le 17 e siĂšcle, quand lâartiste Johannes Vermeer (1632Vilhelm Hammershoi, "Cinq Portraits", 1901-1902. © Thielska Galleriet / Tord Lund Ses intĂ©rieurs Ă©purĂ©s, traversĂ©s par un rai de lumiĂšre, et ses silhouettes, qui semblent surgies d'un rĂȘve, font de lui le plus emblĂ©matique et le plus mystĂ©rieux peintre danois de son temps. On le surnomme volontiers le "Vermeer danois", tant la dĂ©licatesse de ses clairs-obscurs rappelle celle du maĂźtre flamand deux siĂšcles plus tĂŽt. Vilhelm Hammershoi 1864-1916 n'a pas livrĂ© tous les secrets d'une oeuvre Ă contre-courant de son Ă©poque. ComplĂštement impermĂ©able aux influences, il reste alors "dans son monde". Si la tendance est aux compositions dĂ©taillĂ©es, dĂšs le plus jeune Ăąge il intĂšgre l'AcadĂ©mie des Beaux-Arts de Copenhague Ă l'adolescence, avant de rejoindre la bande alternative des Ateliers indĂ©pendants Ă 19 ans, l'artiste portraiture ses proches sur un fond neutre en leur refusant toute psychologie, Ă l'instar d'Ida, sa future femme, qui semble absorbĂ©e par d'insaisissables pensĂ©es. On la retrouve, plus tard, de dos ou nuque penchĂ©e, occupĂ©e Ă quelque tĂąche simple, dans les intĂ©rieurs qui feront la cĂ©lĂ©britĂ© de l'artiste. Vilhelm Hammershoi, "Hvile" dit aussi "Repos", 1905.© RMN-Grand Palais musĂ©e d'Orsay / RenĂ©-Gabriel OjĂ©da"Pas une des figures peintes par Hammershoi ne regarde le spectateur", note Jean-Loup Champion, co-commissaire de l'exposition prĂ©sentĂ©e au musĂ©e Jacquemart-AndrĂ©, Ă Paris. Et quand il campe plusieurs personnages cĂŽte Ă cĂŽte, aucune interaction n'opĂšre entre eux. C'est flagrant dans les Cinq Portraits, une rĂ©union d'amis artistes oĂč chacun fixe un point diffĂ©rent sans autre forme de rencontre. Le Danois considĂ©rait cette toile monumentale comme sa peinture maĂźtresse, bien qu'elle fit scandale, par son Ă©vidente modernitĂ©, lors de sa premiĂšre prĂ©sentation publique, en 1902. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1⏠sans engagement Moins connus, les paysages et les nus fĂ©minins tĂ©moignent du mĂȘme dĂ©pouillement clinique. Ces derniers, rĂ©alisĂ©s au cours des annĂ©es 1910, montrent des visages au regard absent et des corps dĂ©pourvus d'idĂ©alisation, traitĂ©s dans des gris austĂšres sur un fond lugubre. Qu'a en tĂȘte le peintre devant son chevalet ? Ce taciturne n'a rien Ă©crit, rien dit, rien explicitĂ© de sa dĂ©marche artistique, Ă l'inverse de sa mĂšre, Frederikke, qui, dĂšs 1885, concocte des scrapbooks avec toutes les coupures de presse relatives Ă son fils. Vilhelm Hammershoi, "Nu fĂ©minin", 1910.© Pernille KlempLa palette rĂ©duite, aux frontiĂšres du monochrome, la mĂ©lancolie dĂ©gagĂ©e par une subtile gamme de gris, la clartĂ© froide des reflets, tout cela confĂšre Ă l'univers de Wilhelm Hammershoi une Ă©trangetĂ© onirique. Cet "introverti, presque monomaniaque" - dixit Pierre Curie, l'autre homme-orchestre de l'exposition parisienne - a bourlinguĂ© un peu partout, de Venise Ă Londres, en passant par Paris, Bruges ou Amsterdam, mais nulle trace de ses voyages sur la toile il ne peint que les personnes de son entourage et les piĂšces de l'appartement qu'il occupe, avec Ida, au 30, Stradgade, puis au 25, Bredgade, Ă Copenhague. "Rendre visite Ă l'artiste chez lui, c'est comme pĂ©nĂ©trer Ă l'intĂ©rieur de l'un de ses tableaux", relate un journaliste, en 1911. Vilhelm Hammershoi, "Rayon de soleil dans le salon", 1903.© Erik Cornelius NationalmuseumCar Hammeshoi n'a pas d'atelier propre, il travaille dans son cadre de vie quotidien. C'est lĂ qu'il dĂ©pouille ses intĂ©rieurs de tout dĂ©tail superflu et, parfois, de toute prĂ©sence humaine, poussant l'art de l'Ă©pure Ă l'extrĂȘme, avec un travail sur les lignes et la lumiĂšre quasi gĂ©omĂ©triques. Sous son pinceau, la poĂ©sie surgit du vide et du halo. Une oeuvre "immobile, immuable, suspendue dans l'espace et dans le temps", rĂ©sument les commissaires. C'est sans doute ce qui explique la fascination qu'elle n'en finit pas d'exercer. "Vilhelm Hammershoi dans le salon de Bredgade 25", vers 1912.© The Royal Danish Library Hammershoi. Le maĂźtre de la peinture danoise. Au musĂ©e Jacquemart-AndrĂ©, Paris VIIIe, jusqu'au 22 juillet. La note de L'Express 18/20. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
Doncle tableau on est en 1942, il se retrouve Ă Pau dans la ville de Pau. Et lĂ et bien malgrĂ© la volontĂ© de le protĂ©ger câest vraiment un acte on peut dire de rĂ©sistance, lors de lâinvasion de la France sous le gouvernement du rĂ©gime de
Vermeeret les maĂźtres de la peinture de genre 22 fĂ©vrier â 22 mai 2017 Nouveau ! Profitez de 10 nocturnes du 10 au 22 mai 2017 pour visiter lâexposition ! Nocturnes jusquâĂ 21h45 les
VermeerJohannes, La leçon de musique, vers 1660, huile sur toile, 39,3 x 44,4 cm, The Frick collection, New York . Comme cela a Ă©tĂ© mentionnĂ© plus haut, la sincĂ©ritĂ© ne suffit pas, le peintre singulier Ă une vie intĂ©rieure, autrement dit il fait preuve de profondeur. Attention malgrĂ© tout : comme on peut jouer la sincĂ©ritĂ©, on peut, sinon sâinventer une intĂ©rioritĂ©, du moins l bCVdV.