LisezDe la narrativité en peinture en Ebook sur YouScribe - 'L'art contemporain', dans sa phase actuelle et marchande, nous masque l'un des plus fameux mouvements l'ayant précédé: la Figuration NarrativeLivre numérique en Art, musique et cinéma Beaux-arts
Dans lequel le peintre se marginalise ou se miniaturise, tout en contrĂŽlant le regard. La leçon de musique Vermeer, 1662-64, The Royal Collection, The Windsor Castle Dans le miroir se rĂ©vĂšle un des pieds du chevalet de Vermeer. PlutĂŽt qu’un dĂ©tail pittoresque impliquant le peintre dans son oeuvre, il s’agit plutĂŽt de proclamer une forme d’égalitĂ© entre le pouvoir de la Peinture et celui du Miroir Une peinture parfaite, en effet, est comme un miroir de la Nature. Elle fait que des choses qui n’existent pas puissent exister, et trompe d’une façon permise, amusante et louable. » Samuel van Hoogstraten, Introduction Ă  l’école supĂ©rieure de la peinture, Rotterdam, 1677 De plus, la prĂ©sence Ă©ternisĂ©e du peintre en son absence crĂ©e un effet d’étrangetĂ©, qui tient au rabattement du lieu de l’Artiste dans celui de l’Oeuvre, du temps du Faire dans celui du Fait Le miroir nous montre cette peinture comme se faisant » sous nos yeux. Il offre le paradoxe d’un tableau qui s’autocontient » L’instauration du Tableau, p 261, 1993 En tirant partie du fait que le minuscule rectangle en haut Ă  gauche doit ĂȘtre le mur du fond, le professeur a pu reconstituer la topographie prĂ©cise de la piĂšce, que l’ingĂ©nieur Tim Jenison a reconstruit en grandeur rĂ©elle il a ensuite reproduit le tableau en rĂ©inventant les mĂ©thodes optiques de Vermeer. La leçon de musique, recréée par Tim Jenison Cette passionnante expĂ©rience est expliquĂ© dans Le miroir de l’atelier Charles Martin Hardie, 1898 Dos Ă  dos Ă  dos Francine Van Hove, 2007 Deux rĂ©surgences du chevalet dans le miroir
 Nous allons voir maintenant des exemples oĂč le peintre pudique va montrer un peu plus que le pied de son chevalet
 Son reflet dans la famille Everhard Jabach et sa famille Charles Le Brun, vers 1660, Metropolitan Museum Lorsque le financier se fait portraiturer entre ses collections et sa famille, il autorise le peintre Ă  s’inclure parmi elles, Ă  une place privilĂ©giĂ©e au dessus des instruments du savoir et de la religion une sorte d’alter ego, mais en deux dimensions. Ainsi, vus de trois quarts, le buste de Minerve et le reflet du peintre conduisent le regard vers le visage du maĂźtre de maison, lequel le relaye vers les autres ĂȘtres vĂ©ritablement animĂ©s de la composition sa femme et ses enfants adorĂ©s. Le mĂ©chant tambour The naughty Drummer Nicolas Maes, 1655, MusĂ©e Thyssen Bornemisza, Madrid Une scĂšne familiale Tandis que la femme menace du martinet le garçon bruyant, le peintre de genre, du haut de son miroir, jette un oeil objectif sur le vacarme. A noter que l’artiste n’entre dans le tableau qu’à la sauvette le point de fuite ne concordant pas avec son oeil, il n’est pas du tout en train de se regarder dans le miroir, mais d’observer son modĂšle. C’est uniquement la position du spectateur, Ă  droite du tableau, qui capture incidemment son visage dans le cadre du miroir. Des allusions Cette scĂšne familiale comporte plusieurs allusions [1]. Tout d’abord Maes fait un clin d’oeil Ă  sa ville natale, Dordrecht, connue pour une histoire survenue durant l’inondation de 1421 l’ enfant au berceau » fut sauvĂ© miraculeusement, en flottant sur les eaux. Mais c’est surtout la carte des Sept Provinces, pendue au dessus du garnement , qui recĂšle une intention politique. L’ombre noire qui la recouvre fait allusion Ă  la situation sombre du pays aprĂšs le traitĂ© avec l’Angleterre, dĂ©chirĂ© par la guerre des partis. Ainsi le geste exagĂ©rĂ© de la mĂšre brandissant son martinet s’adresse, au delĂ  de son fils, Ă  tous ces enfants turbulents de la RĂ©publique c’est lĂ  qu’il s’agit de remettre de l’ordre. Jeune fille cousant Nicolas Maes,1655, Collection privĂ©e A l’appui de cette interprĂ©tation politique de la carte, dans cet autre tableau de la mĂȘme pĂ©riode, elle apparaĂźt cette fois en pleine lumiĂšre, au dessus de la jeune fille cousant dans la paix du foyer ici Maes a tronquĂ©, par rapport Ă  la carte originale, toute la partie gauche qui reprĂ©sente les Pays-Bas espagnols. [1] Voir Karten in Bildern zur Ikonographie der Wandkarte in hollĂ€ndischen InterieurgemĂ€lden des siebzehnten Jahrhunderts, BĂ€rbel Hedinger, 1986 Ma famille, Joaquin Sorolla, 1901, Valencia, Museo de la Ciudad, Ayuntamiento Sorolla a retrouvĂ© la composition de Maes dans ce portrait de famille pyramidal oĂč, sous l’oeil surplombant du pĂšre, le jeune fils reprend le flambeau en croquant sa plus jeune soeur, avec l’aide de la grande. IntĂ©rieur avec le peintre et son modĂšle, Matthijs Roeling, 1970, Collection privĂ©e Version plus moderne de la mĂȘme composition le titre est trompeur, puisqu’il incite Ă  voir le jeune dessinateur, alors que le peintre est Ă©videmment ailleurs plus petit que la poupĂ©e
. L’Atelier des frĂšres Chernetsov Alexei Tyranov, 1828, MusĂ©e d’Art Russe, Saint Petersbourg Le peintre figure doublement dans le tableau en tant que personnage, dans le miroir accrochĂ© au mur seule figure Ă©clairĂ©e au milieu des deux frĂšres en contrejour ; en tant qu’emblĂšme , sous les espĂšces de la palette posĂ©e au premier plan sur le tabouret. L’impossibilitĂ© physique peindre et ne pas peindre s’évacue dĂšs lors que nous comprenons que la palette, avec ses couleurs bien rangĂ©es, est en attente sur le seuil, tandis que le peintre est en train d’esquisser le tableau. Larsson La chambre de papa, Carl Larsson, vers 1895 Au milieu de l’imposante chambre, avec un humour certain, Larsson dĂ©compose son autoritĂ© paternelle en trois morceaux les bottes, le torse et les moustaches, du plus grand au plus petit. Mes amis, le charpentier et le peintre Carl Larsson, 1909 Larsson ce Rockwell nordique se reprĂ©sente ici avec humour encadrĂ© par ses alter-egos le charpentier avec son marteau, le peintre en bĂątiment avec son pot et son pinceau, les deux fixant un mystĂšre en hors champ qu’il s’agit de clouer, puis de badigeonner de rouge. L’amoncellement des outils sur le sol, la moulure verte dĂ©cloutĂ©e et posĂ©e sur la chaise, ne nous donnent aucune indication. Et Larsson, protĂ©gĂ© dans son cadre dorĂ© au milieu de tout ce chantier, nous fixe d’un oeil bonhomme, et nous laisse en plan. Esbjorn faisant ses devoirs Carl Larsson, vers 1910, Ateneumin Taidemuseo, Helsinki Esbjorn faisant ses devoirs II Carl Larsson, 1912 La comparaison des deux versions montre combien la composition influence notre ressenti. Dans la vue frontale, l’écolier assis du cĂŽtĂ© de la fenĂȘtre fermĂ©e, face Ă  la statuette ennuyeuse, n’a qu’une seule envie passer du cotĂ© de la fenĂȘtre ouverte, du jardin et de la chaise vide. Dans la vue latĂ©rale, tout l’univers du garçon – son Ă©tabli, son bureau, son cahier – converge vers l’image de son pĂšre, qui le tient Ă  l’oeil sans trop prendre le rĂŽle au sĂ©rieux car clairement le gamin dort, les mains dans les poches et le nez en l’air, en face de la fenĂȘtre ouverte ; et les trois tĂȘtes dans le cadre, tĂȘte d’or, tĂȘte de rapin et tĂȘte de pantin disent avec humour que les porteurs de chapeau ne font pas pas le poids face Ă  un enfant qui rĂȘve. Zinaida Serabriakova Tata et Katia dans le miroir Zinaida Serabriakova, 1917, Collection privĂ©e Charmant portait de la mĂšre de famille avec trois de ses quatre enfants les deux filles de part et d’autre du miroir Tatiana, nĂ©e en 1912, Ekatarina nĂ©e en 1913 et un des garçons Eugene nĂ© en 1906 ou Alexandre, nĂ© en 1907 debout au fond du corridor. Ce sont encore les annĂ©es heureuses Ă  Saint PĂ©tersbourg, avant la RĂ©volution, le veuvage, l’exil sans les enfants, et la dĂšche. Zinaida tient son carton Ă  dessin de la main droite et dessine de la main gauche, comme il sied Ă  un reflet. A noter la perspective trĂšs approximative seule la ligne qui relie la tĂȘte de la petite fille Ă  son reflet aboutit Ă  l’oeil du peintre. Les fuyantes de la chaise aboutissent un peu plus Ă  gauche. Celle de la table tombent plus bas, celle du corridor plus haut. Si le point de fuite du corridor tombait au niveau de l’oeil du peintre, le garçon serait cachĂ© par sa mĂšre. L’intention de Zinaida n’est pas ici l’exactitude optique – elle s’amuse mĂȘme, avec ce corridor en enfilade, Ă  un pseudo effet d’abyme. La mise en scĂšne est celle du bonheur familial, avec pour pivot la mĂšre, entre les deux filles studieuses et le garçon qui ne tient pas en place. Chez le coiffeur Zinaida Serabriakova, fin des annĂ©es 1920 ExilĂ©e Ă  Paris, Zinaida a conservĂ© son intĂ©rĂȘt pour les ruses avec les miroirs deux garçonnes cĂŽte Ă  cĂŽte semblent le reflet l’une de l’autre. Zinaida se situe Ă  droite, Ă  en croire la palette coincĂ©e derriĂšre le tableau. Pour d’autres autoportraits de Zinaida, voir Sur son art classĂ© par thĂšmes Son reflet auprĂšs d’elle Jeune femme se poudrant Young Woman Powdering Herself Seurat, 1889-90 Courtauld Gallery, Londres La jeune femme de 20 ans est Madeleine Knobloch, la maĂźtresse de Seurat. Primitivement, le visage de celui-ci apparaissait dans le miroir. Mais, comme un ami lui avait dit que cela paraissait bizarre, il prĂ©fĂ©ra le dissimuler sous un pot de fleur, transformant le miroir en tableau. Portrait de femme Santiago Rusinol, 1894, Museu Nacional d’Art de Catalunya, Barcelona Dans cette composition sĂ©vĂšre, le profil barbu de Rosinol affronte, du fond du miroir, le profil dĂ©licat de la jeune fille. Tout est mis au service d’une simplicitĂ© efficace la perspective impeccable – les fuyantes du marbre de la cheminĂ©e convergent bien vers l’oeil du peintre ; la gĂ©omĂ©trie implacable – des emboĂźtements de carrĂ©s ; la palette rarĂ©fiĂ©e – noir et ocre ; le point de vue simplifiĂ© de profil. AustĂ©ritĂ© voulue, qui met d’autant plus en valeur les lignes serpentines de la jeune fille, la puretĂ© de son profil, et les seuls objets colorĂ©s du tableau
 
qui sont les attributs symboliques de sa fugitive BeautĂ© deux brochures fanĂ©es et un bouquet fanĂ©.. Portrait de Henrietta Leopoldovna Ghirshman Valentin Serov , 1907, Gallerie Tretiakov, Moscou Ce tableau virtuose multiplie les reflets la fiole de droite par exemple, qui se reflĂšte Ă  la fois dans la table de toilette en verre et dans le miroir, nous mĂšne jusqu’à l’oeil du peintre sur le bord. MalgrĂ© les parties non peintes de la partie gauche et du bas du meuble, malgrĂ© la focalisation impossible Ă  la fois sur le visage de la femme et sur celui du peintre, ce portrait donne une impression d’exactitude optique sous les effets picturaux, la construction perspective est rigoureuse. Matisse Nature morte, serviette Ă  carreaux Matisse, 1903, Collection PrivĂ©e Un vase bleu borne la frontiĂšre entre l’espace de la serviette – froissĂ©, bariolĂ©, gĂ©omĂ©trique carrĂ©s du tissu, cercles des pommes et celui du miroir – indistinct, monocolore, organique, oĂč se devine un autoportrait brouillĂ©. Carmelina Matisse, 1903, MusĂ©e des Beaux-Arts de Boston, USA A l’inverse, dans cet atelier au miroir rĂ©alisĂ© la mĂȘme annĂ©e, la silhouette massive et fortement charpentĂ©e du modĂšle peine Ă  Ă©quilibrer la prĂ©sence forte de Matisse, Ă  l’autre bout d’une sorte de balançoire graphique fichĂ©e perpendiculairement au tableau. La manche droite du peintre et la main droite laissĂ©e inachevĂ©e du modĂšle rivalisent dans les rouges, de part et d’autre du vase bleu qui, ici encore, marque le lieu du pivot. Dans le plan du tableau, un autre Ă©quilibre s’établit entre le petit cadre de droite, et le cadre plus consĂ©quent du miroir effet qui majore la taille du peintre, lui Ă©vitant l’écrasement total par la grande femelle centrale. Le Peintre et son ModĂšle Dufy, 1909, Collection privĂ©e Dufy, qui Ă©tait gaucher, a eu soin de se reprĂ©senter ainsi. La composition en quatre quadrants donne au modĂšle la moitiĂ© gauche, tandis que l’artiste et tous les objets de son art se trouvent encadrĂ©s de dorĂ© dans le miroir, qui fonctionne ici comme un tableau dans le tableau. Il se crĂ©e ainsi une sorte d’appel d’air depuis la rĂ©alitĂ© colorĂ© vers le lieu de l’artiste, puis au delĂ  vers la cadre de la cheminĂ©e oĂč toute couleur s’abolit. Autoportrait avec modĂšle Angel Zarraga, vers 1940 A contrario, le peintre, pourtant debout, se trouve ici miniaturisĂ© et amoindri par les tons bleus, au point que, sans profondeur, le miroir ressemble plutĂŽt Ă  un tableau dans le tableau. Et la main gauche de la femme posĂ©e sur le coussin, qui pourrait inviter le peintre de chair Ă  venir d’asseoir Ă  cĂŽtĂ© d’elle, semble plutĂŽt lĂ  pour interdire Ă  ce petit homme de descendre dans le monde des grandes. L’atelier Mario Tozzi ,1928 Exactement contemporaine mais dans en style moderne », cette toile Ă©vite l’effet jivaro en agrandissant le miroir, qui montre Tozzi de la tĂȘte aux pieds. Le modĂšle, avec sa mandoline et son miroir fait pendant, sans l’écraser, au peintre avec sa palette et son chevalet. Myself in the studio, Belford Mews Alberto Morrocco, Collection privĂ©e La composition met en orbite autour du modĂšle absorbĂ© dans sa lecture les ingrĂ©dients habituels d’une nature morte bouteille, tasse Ă  cafĂ©, vase avec fleurs, compotier avec fruits, guitare. Seul Ă©chappe Ă  cette convention le miroir dans lequel le peintre, rĂ©duit Ă  un torse et Ă  un regard, semble l’émanation de la pensĂ©e de la liseuse. DerriĂšre lui, dans un spot bleu, une tĂȘte noire hurlante poursuit cette Ă©chappĂ©e dans l’abstraction. Portrait de Marguerite Kelsey Peter Edwards, 1992 Nous citons ici l’explication qu’a donnĂ© de son tableau Peter Edwards lui-mĂȘme, en 2005 Le retour d’une modĂšle cĂ©lĂšbre Cette peinture reprĂ©sente Marguerite Kelsey, une modĂšle cĂ©lĂšbre entre les deux guerres, qui faisait partie de la scĂšne bohĂšme artistique de Chelsea. Elle a posĂ© pour la plupart des grands artistes britanniques de l’entre deux guerres
 Elle Ă©migra en Nouvelle-ZĂ©lande au dĂ©but de la seconde guerre mondiale avec son nouveau mari, et aprĂšs sa mort suite Ă  une longue maladie dans les annĂ©es 1980, elle revint en Angleterre, sans le sou et souffrant d’une arthrite rhumatoĂŻde invalidante. C’est alors qu’elle fut redĂ©couverte par le monde de l’art dans son studio de Worthing
 La grande peinture exĂ©cutĂ©e dans mon atelier de l’époque Ă  Ellesmere, Shropshire, a Ă©tĂ© une tentative de reprĂ©senter Marguerite comme je l’avais vue Ă  Worthing mais aussi de distiller dans mon travail tous les souvenirs d’un monde artistique disparu. » La bouteille de vin Pendant les poses, il y avait toujours une bouteille de Riesling allemande pas chĂšre, chaude, pas trĂšs forte. L’artiste et la modĂšle la sirotaient pendant les sĂ©ances. » C’est ainsi que nous faisions Ă  Chelsea – dans le monde de l’art, mon cher. Le vin blanc ne compte pas comme boisson. » J’ai mis une bouteille dans le tableau, lĂ  oĂč elle se trouvait toujours, dans la cheminĂ©e. Peinte de maniĂšre dĂ©taillĂ©e, elle ne me satisfaisait pas. Elle semblait trop littĂ©rale – prosaĂŻque, alors je l’ai raclĂ©e et l’écho» qui en a rĂ©sultĂ© m’a semblĂ© plus Ă©vocateur. » Les jets spermatiques » Il y a plusieurs marques de jets de peinture sur la surface, qui ont ensuite Ă©tĂ© conservĂ©s sous le vernis
 Mais que font-elles dans cette peinture ? Elles font certainement partie de l’histoire que raconte l’oeuvre. Robin Gibson de la National portrait gallery ironiquement les appelait spermatozoĂŻdes ». Et le critique d’art McEwen a Ă©crit sur ma technique irritante », ne comprenant pas, je pense, que ces marques faisaient partie de l’histoire, des sortes d’hiĂ©roglyphes de peinture. Mais que sont-elles ? En regardant de nouveau, je vois ces marques flottantes comme les esprits de tous les peintres et sculpteurs qui ont reprĂ©sentĂ© Marguerite et qui sont maintenant tous morts. » Le tableau dans le tableau 
c’est lors d’une de ces derniĂšres sĂ©ances qu’elle a commencĂ© Ă  me dire qu’elle Ă©tait assise comme dans un nu pour George Spencer-Watson, au dĂ©but des annĂ©es 1930. Cela a fait un dĂ©clic et je me suis souvenu que j’avais possĂ©dĂ© une reproduction bon marchĂ©, du temps oĂč j’étais Ă©tudiant Ă  Cheltenham, reprĂ©sentant une jolie jeune femme assise dans une chaise. J’ai dĂ©crit la peinture avec son tapis de fourrure et ses boucles d’oreilles caractĂ©ristique et elle a dit » Oh, oui, mon cher. C’était moi ! » J’ai alors incorporĂ© l’image dans le tableau. Elle se trouve dans le coin supĂ©rieur gauche. » Nu George Spencer-Watson, vers 1930 D’une autorĂ©fĂ©rence Ă  l’autre La revue Modern Masterpieces » posĂ©e sur la table porte sur sa couverture le tableau lui-mĂȘme. Edwards n’a pas tentĂ© de reproduire l’effet Droste de Spencer-Watson, mais y a peut ĂȘtre puisĂ© l’idĂ©e d’une autre forme d’autorĂ©fĂ©rence, celle du miroir » Le visage dans le miroir est un autoportrait reprĂ©sentant tous les artistes qui l’ont regardĂ©e, et Ă  travers eux ont permis au spectateur de voir ce qu’eux-mĂȘmes avaient vu. C’est une peinture sur le thĂšme du modĂšle qui est vu et de l’ artiste qui voit. Parfois l’autoportrait prend prĂ©texte d’une nature morte. Le miroir Laura-Therese Alma-Tadema, 1872 La seconde femme d’Alma Tadema fut son Ă©lĂšve trĂšs douĂ©e voici un de ses tout premiers tableaux, un an aprĂšs leur mariage, oĂč elle s’est reprĂ©sentĂ©e dans le miroir, un pinceau Ă  la main. La tulipe posĂ©e devant est un hommage Ă  la Hollande, pays natal de son Ă©poux et source d’inspiration pour sa propre peinture. Une famille Lawrence Alma-Tadema, 1896, Royal Academy of Arts Pour leur vingt-cinquiĂšme anniversaire de mariage, Lawrence offrira Ă  Laura ce tableau de famille, oĂč elle figure Ă  droite, accompagnĂ©e de son frĂšre et de ses deux soeurs le Dr Washington Epps, Emily Williams et Ellen Gosse. Le peintre s’est reprĂ©sentĂ© dans le miroir au dessus d’elle. Auto-portraits de Lawrence Alma-Tadema and Laura Theresa Epps, 1871 Le panneau posĂ© sur le chevalet est inspirĂ© par un diptyque rĂ©unissant les auto-portraits des deux Ă©poux, rĂ©alisĂ© l’annĂ©e-mĂȘme de leur mariage. La rose anglaise et la tulipe hollandaise, sĂ©parĂ©es en 1871, se retrouvent en 1896 conjointes dans le mĂȘme panneau. Pour plus d’informations sur la famille Alma-Tadema, voir Bonnard Table de toilette au bouquet rouge et jaune The Dressing Table with a Bunch of Red and Yellow Flowers Bonnard, 1913, Museum of Fine Arts, Houston Bonnard a peint Ă  plusieurs reprises ce coin-toilette avec son miroir, dans la chambre de son appartement de Saint-Germain-en-Laye. Mais c’est le seul tableau oĂč il se se rĂ©vĂšle dans le reflet, tĂȘte coupĂ©e, pinceau Ă  la main, nu Ă  cĂŽtĂ© de la fenĂȘtre qui laisse rentrer un peu d’air, Ă  cĂŽtĂ© du chien qui dort. Reflet rĂ©aliste ou collage dans le miroir ? Peu importe l’important est que la vue plongeante unifie la table et la banquette de sorte que les accessoires de toilette complĂštent le pinceau du peintre, et le bouquet devient palette. IntĂ©rieur Bonnard, 1913, Collection privĂ©e Dans ce tableau de la mĂȘme annĂ©e, on retrouve le coin-toilette avec l’éponge dans son support, le gant de toilette et les petites Ă©tagĂšres Ă  droite. La figure dans le miroir est-elle le peintre ou sa modĂšle Marthe, occupĂ© Ă  se rogner les ongles au milieu des fleurs rouges, qui ont dĂ©sertĂ© le vase pour venir joncher le couvre-lit ? Le cabinet de toilette Bonnard, 1914, Met, New York Ici, pas d’ambiguĂŻtĂ© la femme qui coud sur le lit est bien Marthe, tandis que le chien l’observe avec intĂ©rĂȘt. Moi et le miroir du bar Myself and the Barroom Mirror George Grosz, 1937, Collection privĂ©e Dans cet autoportrait peint lors de son exil en AmĂ©rique, Grosz se reprĂ©sente cernĂ© non par les nazis mais par ses propres dĂ©mons. Sa bouche indistincte est assiĂ©gĂ©e par les plaisirs buccaux fumer pipe, cigares, allumettes et boire tire-bouchon, bouchon, bouteilles de toutes formes et couleurs. Quant Ă  son oeil unique, il se trouve en voie d’occultation par les attributs de la luxure l’éventail et la carte postale. Notons que les trois reflets des bouteilles ne sont pas alignĂ©s vers l’oeil du peintre, mais vers le coin infĂ©rieur droit de la carte postale celui qui regarde la scĂšne se trouve dĂ©jĂ , mĂ©taphoriquement, Ă  terre aux pieds de la danseuse. Ainsi cette autocritique sarcastique se trouve chargĂ©e d’un pouvoir d’anticipation remarquable Grosz mourut en 1959 Ă  Berlin, en tombant ivre en bas d’un escalier. Pour un autre exemple d’autoportrait-collage, voir Orpen scopophile Autoportrait, Duane Bryers, 1939, collection privĂ©e Argent et porcelaine, Allan Douglass Mainds, 1942, collection privĂ©e La mise en valeur du premier plan relĂšgue l’artiste au rang d’objet secondaire. Cet effacement de la personne derriĂšre la somptuositĂ© des matiĂšres va trouver son point culminant chez un autre peintre amĂ©ricain, John Koch. John Koch Autoportrait avec Dora, John Koch, 1953 collection privĂ©e Autoportrait avec fleurs, John Koch, 1961, collection privĂ©e Dans les deux tableaux, ni les angelots dorĂ©s ni le cadre ne sont exactement les mĂȘmes Dans la version de gauche, le reflet de la banane guide le regard de la main qui peint vers la coupe abondante, dissimulant en hors champ du miroir tout l’attirail du peintre il s’agit bien du portait d’un couple, rĂ©uni dans ce cadre baroque qui est la mĂ©taphore de l’appartement new-yorkais dans lequel ils vivent une vie dorĂ©e et brillante. Dans la version de droite, le peintre n’est en couple qu’avec son chevalet, redondĂ© Ă  l’extĂ©rieur dans le prĂ©sentoir aux arabesques complexes. Autoportrait au miroir, John Koch, date inconnue Dans ce troisiĂšme opus, le peintre rĂ©duit Ă  sa tĂȘte se trouve, en compagnie du lustre Ă©teint, situĂ© Ă  la fois entre deux cadres et dans un cadre comme s’il mĂ©ditait sur le paradoxe d’ĂȘtre Ă  la fois non-peint et peint. Self-Portrait with Cockatoo Louise Camille Fenne, 2006, Collection particuliĂšre Le cacatoĂšs avec sa crĂȘte jaune rĂšgne sur la commode et les fruits, enfermant l’artiste et son Ă©ventail de pinceaux dans la cage dorĂ©e du miroir. La boĂźte Ă  peindre de mon pĂšre, Steven J. Levin , 1997, Collection privĂ©e La nature morte prend ici un tour plus intime l’éloignement dans l’espace reproduit l’éloignement dans le temps, mais le miroir, instrument de reproduction fidĂšle, assure la contiguĂŻtĂ© entre le pĂšre et son fils. Portrait de Viridiana Sicart Diez Eduardo Naranjo, 1987, Collection privĂ©e Moi peignant en Juillet le crĂąne d’un chien Yo Pintando en Julio el CrĂĄneo de un Perro Eduardo Naranjo, 1985-1991, Collection privĂ©e Eduardo Naranjo a expĂ©rimentĂ© plusieurs compositions pour ses autoportraits au miroir. A gauche, il se montre comme dĂ©tail dans le reflet de la vitre, le bras tranchĂ© au dessus du coude. A droite, le miroir calĂ© par le crĂąne de chien renvoie une image Ă©galement tronquĂ©e du peintre en cul de jatte. Dans les deux cas, la vitre ou la glace agissent non comme des rĂ©vĂ©lateurs, mais comme des caches, qui dissimulent le plus important l’action mĂȘme de peindre. Charles Pfahl autoportaits au miroir En passant d’une croix Ă  l’autre, l’artiste perd ses bras, puis sa bouche, jusqu’à se rĂ©duire Ă  son seul oeil droit. Ce singulier effet d’auto-crucifixion est simplement obtenu par le reflet Ă  contre-jour du chevalet sur trois miroirs juxtaposĂ©s derriĂšre. Dawn, Middau, Dusk Artist and models Charles Pfahl Dans ce triptyque virtuose, Pfahl Ă©tudie le mĂȘme coin de sa maison sous trois lumiĂšres diffĂ©rentes celle de l’aube, celle de midi et celle du crĂ©puscule. Le peintre et ses modĂšles donnent diffĂ©rents indices de leur prĂ©sence, dans cet entre-deux entre fenĂȘtre et miroir dont le cadrage supprime savamment tout repĂšre spatial. Midi Le cadrage le plus large, celui du panneau central, nous permet de comprendre la disposition de la piĂšce . De gauche Ă  droite un escalier dans lequel on voit la jambe nue d’un modĂšle, un renfoncement avec un mur blanc portant un premier miroir, un pan de lambris, contre lequel est posĂ© un second miroir au cadre dorĂ©, sur le bord supĂ©rieur duquel est posĂ© un voile. Du fond vers l’avant une façade vitrĂ©e avec deux fenĂȘtres la seconde avec balcon, une cloison perpendiculaire, percĂ©e de deux ouvertures, dans l’angle, un ensemble d’objets en verre, dont une boule rĂ©flĂ©chissante, la tĂȘte d’un lit parallĂšle Ă  la cloison, devant lequel on devine un visage endormi plutĂŽt un plĂątre qu’un modĂšle vivant, un coussin de l’autre cĂŽtĂ© du lit, appuyĂ© contre le miroir. Panneau Midi dĂ©tail Les deux autres panneaux font un zoom sur une petite partie du panneau central, Ă  cheval entre les deux miroirs. Aube A l’aube, l’artiste s’est assis de profil, devant la sphĂšre rĂ©flĂ©chissante. Il nous montre son oeil droit dans un petit miroir circulaire. Le nez et les lunettes, dans le miroir Ă  bord dorĂ©, complĂštent le reste du profil que nous rĂ©vĂšle le miroir situĂ© dans le renfoncement. CĂŽtĂ© modĂšles, on voit une main fĂ©minine posĂ©e sur l’épaule droite du peintre. Et on devine dans a boule un nu couchĂ© et un nu debout. CrĂ©puscule Le soir l’artiste, assis dans l’autre sens, se divise entre les deux miroirs. On voit dans le miroir un nu debout tournant le dos au peintre ; et tout en bas, presque Ă  la limite du cadre, les cheveux d’un autre modĂšle allongĂ© sur le lit. A noter que, si l’intĂ©rieur de la piĂšce semble cohĂ©rent entre les trois tableaux, le reflet dans la boule ne l’est pas, de mĂȘme que le paysage vu par la fenĂȘtre comme si la boule s’était posĂ©e dans trois ateliers diffĂ©rents, comme si la maison s’était installĂ©e Ă  trois endroits diffĂ©rents le matin dans une ville ancienne, Ă  midi en pleine campagne et le soir dans une citĂ© moderne. Autoportrait dans un petit miroir rond Sarah Raphael, 1990, Collection particuliĂšre On remarque dans le miroir le haut des tableaux vus Ă  travers une arcade sur lesquels Sarah travaillait Ă  ce moment lĂ . La photographie de droite la montre soumettant un de ces tableaux Ă  l’épreuve du miroir. Le miroir circulaire montre plus que le visage de l’artiste. C’est une sorte de coupe de l’intĂ©rieur de son crĂąne, menacĂ© par le monstre triomphant qui se dresse au dessus symbole des migraines qui l’ont tourmentĂ©e durant toute sa courte existence. La disproportion du noir sur les petites plages de bleu ciel traduit l’intensitĂ© de cet Ă©crasement. Voir la suite L’artiste comme fantĂŽme DĂ©couvrezles anecdotes, potins, voire secrets inavouables autour du film "La Jeune fille Ă  la perle" et de son tournage. 9 secrets de tournage Ă  dĂ©couvrir comme : Avant mĂȘme la parution, en
Peintre discret de la riche Hollande du XVIIe siĂšcle, Vermeer aurait Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© de dĂ©couvrir l’engouement que ses toiles suscitent aujourd’hui. Pour comprendre d’oĂč lui vient cette gloire, partons Ă  sa rencontre Ă  Delft et surtout, laissons parler ses Ɠuvres... La drĂŽle de famille du Renard Nous sommes le 31 octobre 1632 et les membres de la petite famille Vos le Renard » s'empressent vers la Nieuwe Kerke, la Nouvelle Église de Delft, symbole du calvinisme. Ils y sont attendus par le pasteur pour cĂ©lĂ©brer le baptĂȘme de leur garçon, un enfant peu pressĂ© puisqu'il est nĂ© 12 ans aprĂšs sa sƓur Gertruy. Mais ses parents, Reynier et Digna, l'accueillent chaleureusement et lui donnent le prĂ©nom de son grand-pĂšre paternel, Johannes .... C'est dans un milieu Ă  la fois trĂšs vivant et artistique que le petit Johannes grandit. Mais nous n'en saurons pas plus la formation du futur virtuose reste un mystĂšre complet. A-t-il dĂ©couvert sa vocation Ă  la suite d'une rencontre ? Quel atelier a-t-il frĂ©quentĂ© ? Le fils du Renard se fait dĂ©jĂ  discret. 1653 est dĂ©cidĂ©ment une belle annĂ©e pour les Vermeer. Johannes a rĂ©ussi Ă  convaincre Catharina Bolnes de le prendre pour Ă©poux, malgrĂ© les doutes de sa future belle-mĂšre, fiĂšre de ses vieilles origines bourgeoises et catholiques. Le jeune couple, qui allait donner vie Ă  quinze enfants, s'installe rapidement chez Maria, dans un quartier de Delft oĂč les jĂ©suites sont fort influents. C'est donc vers la peinture religieuse que va d'abord se tourner Vermeer, officiellement enregistrĂ© comme artiste indĂ©pendant dans la guilde de Saint-Luc en dĂ©cembre de cette mĂȘme annĂ©e. À 22 ans, il est d'ailleurs fort jeune pour avoir dĂ©jĂ  droit Ă  un tel honneur, ce qui prouve sans contexte un talent prĂ©coce et reconnu. Il a certainement profitĂ© de l'ambiance stimulante qui rĂšgne alors Ă  Delft, quatriĂšme ville de Hollande dĂ©jĂ  cĂ©lĂšbre pour ses manufactures de faĂŻences. En attendant la gloire, Vermeer s'installe avec chevalets et pinceaux au premier Ă©tage de la maison de sa belle-mĂšre. Il est temps de trouver un style. De la dĂ©bauche Ă  la sĂ©rĂ©nitĂ© Le troisiĂšme tableau de Vermeer est un coup de maĂźtre fini, les scĂšnes mythologiques et religieuses des premiĂšres Ɠuvres, place aux scĂšnes de genre ! Et il ne va pas chercher l'inspiration trĂšs loin, puisqu'on sait que sa belle-mĂšre avait ornĂ© ses murs de quelques toiles bien choisies, dont une reprĂ©sentation d'une courtisane par Dirck van Baburen. Elle devient sous le pinceau de Vermeer une Entremetteuse 1656, s'inscrivant dans cette mode des scĂšnes de genre qui ont fait le succĂšs d'un Jan Steen tavernes ou maisons closes deviennent les dĂ©cors de rĂ©unions grivoises censĂ©es faire passer un message moralisateur au spectateur. Mais Vermeer va s'Ă©loigner rapidement de ces reprĂ©sentations pleines de vie pour adopter le style plus sobre de Gerard Ter Borch, un de ses amis prĂ©sent Ă  son mariage. Les personnages, banals, sont isolĂ©s dans des intĂ©rieurs Ă  la fois cossus et quasiment vides oĂč l'artiste les piĂšge dans des moments intimes qui nous resteront mystĂ©rieux Ă  quoi pense ce gĂ©ographe qui vient de relever la tĂȘte de ses travaux ? que contient cette lettre qui semble Ă©mouvoir cette jeune femme ? Pour rĂ©pondre, on peut se faire enquĂȘteur et rechercher les indices une mer tourmentĂ©e reprĂ©sentĂ©e sur un tableau, dans le fond de la toile, et la passion se fait houleuse ; une perle qui apparaĂźt sous un turban, et la jeune fille en devient toute innocente. Il suffit d'une porcelaine chinoise posĂ©e sur une table pour Ă©voquer la puissance maritime du pays, et quelques bobines de fil appellent Ă  la patience et la modestie .... Les objets du peintre Une rapide comparaison des toiles permet de comprendre que meubles et accessoires Ă©taient ceux qui entouraient Vermeer dans son cadre de vie. On a par exemple trouvĂ© mention dans l'inventaire effectuĂ© aprĂšs son dĂ©cĂšs de la cruche en vermeil prĂ©sente dans La Femme Ă  l'aiguiĂšre 1658 et du crucifix d'ivoire disposĂ© dans L'AllĂ©gorie de la Foi 1670-1674. ArrĂȘtons-nous Ă©galement sur les cartes gĂ©ographiques qui remplissent les arriĂšre-plans de cinq de ses Ɠuvres elles Ă©taient alors Ă  la mode dans la bourgeoisie qui y voyait avec fiertĂ© le symbole de la toute jeune nation hollandaise et de ses succĂšs commerciaux. Elles contenaient donc un message, comme celle de L'Art de la peinture qui reprĂ©sente les 17 provinces des Pays-Bas telles qu'elles existaient en 1636 et qui ne sont plus que souvenir 30 ans plus tard, au moment de la rĂ©alisation de l'Ɠuvre. Faut-il pour autant y voir une critique de la division de ce pays ? Une sixiĂšme carte aurait dĂ» apparaĂźtre, comme le rĂ©vĂšlent les radiographies effectuĂ©es sur La LaitiĂšre 1658-1660 mais l'artiste a prĂ©fĂ©rĂ© la faire disparaĂźtre, ne laissant malicieusement sur le mur que quelques traces de clous... TrĂšs apprĂ©ciĂ©s, les tapis d'Orient Ă©taient eux aussi considĂ©rĂ©s comme signes de richesse, preuves des nombreux Ă©changes effectuĂ©s avec les pays les plus exotiques. Chez Vermeer chaque dĂ©tail compte les fruits abandonnĂ©s dans une assiette La Jeune fille au verre de vin, 1659, le balai posĂ© dans un coin La Lettre d'amour, 1669 tout comme les bijoux en perles ne sont pas lĂ  uniquement pour attirer l'Ɠil mais aussi pour souligner le danger guettant la femme qui dĂ©laisse ses occupations pour rĂȘver Ă  l'amour .... Épisode suivant ‱ 20 aoĂ»t 1672 mort tragique de Jan de Witt PubliĂ© ou mis Ă  jour le 2020-05-12 155725
Voiciquelques prĂ©cisions de Charles : Je partage un jeu d’images classifiĂ©es (matĂ©riel Montessori lĂ  aussi) sur les oiseaux de la RĂ©union. Celui lĂ  est uniquement de moi, mais nous en rĂ©alisons pas mal d’autres avec PublicMontessori dans le cadre du cabinet de gĂ©o. cartes-renseignees-oiseaux TĂ©lĂ©charger. 1.3. Les fruits et les lĂ©gumes. Niveau 1 – Niveau 2 –
Bien qu'existe une philosophie de l'art, art et philosophie ne s'accordent pas d'emblĂ©e, et semblent souffrir d'un certain strabisme l'un regarde vers la beautĂ©, l'autre vers la vĂ©ritĂ©. Cependant, la beautĂ©, selon Platon du moins, dit quelque chose de la vĂ©ritĂ©, et la vĂ©ritĂ© a l'Ă©clat de la beautĂ©. Si bien qu'il n'est pas insensĂ© de postuler que ce qui fonctionne par percepts peinture, littĂ©rature ou affects musique, pour utiliser le vocabulaire deleuzien, a quelques correspondances» avec ce qui fabrique des concepts philosophie.Mais correspondance en quel sens ? On peut songer Ă  celui que, dans un poĂšme Ă©ponyme des Fleurs du mal, lui a donnĂ© Baudelaire, selon lequel le monde serait un symbole sensible et sensuel, perpĂ©tuellement Ă  dĂ©chiffrer», Ă  savoir le lien profond et parfois invisible unissant d'une part l'IdĂ©e et la Nature» et, d'autre part, les diverses sensations entre elles puisque les parfums, les couleurs et les sons se rĂ©pondent ». Ou l'entendre simplement comme relations que les arts ont entre eux, justifiant par exemple qu'on veuille mettre en musique un poĂšme. Ou bien encore comme Ă©coute» que certains philosophes ont prĂȘtĂ©e Ă  des artistes pour saisir ce qui, dans leurs Ɠuvres, correspondait» Ă  leurs thĂšses Deleuze et Bacon, Merleau-Ponty et CĂ©zanne, Michel Henry et Kandinsky
.PhĂ©nomĂ©nologie du sentir»Professeur Ă  l'universitĂ© de Poitiers, Philippe Grosos rappelle ces diverses acceptions de correspondance» afin, par contraste, de mettre en relief le sens particulier qu'il lui donne, et qui doit s'appliquer au et» du titre de son livre, l'Artiste et le Philosophe, oĂč sont convoquĂ©s Georges de La Tour et Pascal, Fra Angelico et Thomas d'Aquin, Alberto Giacometti et Henri Maldiney, Liszt et Schelling, Fragonard et Diderot
 L'ouvrage cherche Ă  Ă©tablir une phĂ©nomĂ©nologie des correspondances esthĂ©tiques». Il ne relĂšve cependant pas de
 l'esthĂ©tique, au sens de la philosophie de l'art, mais, vraiment, de la phĂ©nomĂ©nologie, qui, depuis Husserl, se veut un savoir rigoureux», tenant Ă  l'effort pour accĂ©der Ă  l'essence des phĂ©nomĂšnes qu'elle dĂ©crit, et, par lĂ , Ă  leur vĂ©rité». Son propos sera donc de dĂ©gager l'intime d'une pensĂ©e», son essence justement, et voir si elle peut entrer en correspondance avec le cƓur mĂȘme, le nƓud d'intelligibilitĂ© d'une Ɠuvre artistique», au sens oĂč l'une et l'autre, sans s'ĂȘtre concertĂ©es», participeraient d'une intuition commune».Cette communauté» ne peut pas se rĂ©aliser sur le terrain des idĂ©es, car une Ɠuvre d'art [
] n'est pas affaire de concepts mais de mise en forme», ni sur celui de l'esthĂ©tique, dans le sens habituel qui l'attache Ă  la beautĂ© artistique, car la philosophie ne s'y rĂ©duit pas. La correspondance d'une Ɠuvre Ă  l'autre, contemporaines ou Ă©loignĂ©es dans le temps, ne peut se rencontrer que lĂ  oĂč se dĂ©ploie une communautĂ© similaire d'expĂ©riences, d'Ă©preuves, de traversĂ©es dans l'existence» - si toutefois on admet que l'artiste comme le philosophe engagent leur existence dans leur Ɠuvre». Il ne s'agit pas, bien entendu, de rechercher des croisements» biographiques entre tel artiste ou tel philosophe, Fragonard et Diderot par exemple. L'existence» dont parle Grosos renvoie plutĂŽt Ă  ce qu'on peut nommer, avec Heidegger, des existentiaux, c'est-Ă -dire des catĂ©gories structurant la façon qu'a l'existant d'ĂȘtre au monde», dans la mesure oĂč y sont engagĂ©s tous les modes selon lesquels l'homme manifeste sa prĂ©sence, sa sensibilitĂ© comme son intelligence».DĂšs lors, il faut couper de l'esthĂ©tique» le vecteur qui la conduit Ă  une thĂ©orie des beaux arts», pour lui faire retrouver son sens originel aisthesis = sensation et la connecter Ă  une phĂ©nomĂ©nologie du sentir», oĂč sentir ne sera pas rĂ©ductible Ă  Ă©prouver, avoir des sensations, mais reconductible Ă  la modalitĂ© premiĂšre» de notre accĂšs au monde et aux autres. Aussi, mettre en Ă©vidence des correspondances esthĂ©tiques, non seulement entre des pensĂ©es et des Ɠuvres d'art, mais par lĂ  plus encore entre des philosophes et des artistes», revient-il Ă  se demander, dans les deux cas, comment les unes et les autres se donnent Ă  nous, c'est-Ă -dire Ă  la pensĂ©e comme au regard, voire Ă  l'Ă©coute».Grosos rend hommage Ă  Michel Serres, lequel, dans le troisiĂšme des cinq tomes de HermĂšs, avait dĂ©jĂ  parlĂ© d'invariants», qui Ɠuvrent en sous-main Ă  la constitution de pensĂ©es philosophiques comme d'Ɠuvres picturales», et font voir comment le peintre Vermeer, La Tour ou Turner traduit l'intuition du savant Descartes, Pascal, Carnot, et non l'inverse, en se rĂ©fĂ©rant Ă  un paradigme commun». Mais entre l'idĂ©e de traduction» chĂšre Ă  Serres et celle de correspondance esthĂ©tique» que propose l'Artiste et le Philosophe, il y a une rĂ©elle diffĂ©rence, que Grosos fait saisir par cinq Ă©tudes de cas» - en commençant par celui de Georges de La Tour 1593-1652 et Blaise Pascal 1620-1662. Si on passe mais Grosos ne le fait pas sur ce qu'elle doit au Caravage, on note que la production artistique de La Tour laisse voir deux genres, deux motifs et deux modalitĂ©s de peinture» les genres sont ceux du laĂŻque et du sacré», les motifs ceux du divertissement et de l'Ă©dification» et les modalitĂ©s celles du diurne et du nocturne». Ce qui exprime par exemple le divertissement, c'est le jeu, le fait de jouer, qui est trĂšs sĂ©rieux, dans la mesure oĂč il apparaĂźt comme un existential», une catĂ©gorie fondamentale de l'existence humaine». Aussi les Ɠuvres que La Tour consacre au jeu - aux joueurs de cartes, tels le Tricheur Ă  l'as de carreau ou le Tricheur Ă  l'as de trĂšfle, et aux joueurs de vielle, le Vielleur au chien, le Vielleur au chapeau, le Vielleur Ă  la sacoche
 - ne montrent-elles rien de divertissant, mais exhibent plutĂŽt la misĂšre du monde» Les joueurs de cartes trichent, et les musiciens qui ne sont pas des angelots de cour mais de pauvres hĂšres, apparaissent misĂ©reux, et parfois, qu'ils soient voyants ou aveugles, filous ou naĂŻfs, se battent entre eux.» Dans la Diseuse de bonne aventure, un jeune homme tend sa main Ă  une vieille femme qui le divertit, pendant que trois jeunes coquines s'affairent Ă  le dĂ©trousser». Il en va de mĂȘme dans les tableaux qui reprĂ©sentent le contraire du divertissement - le Paiement des taxes, les Mangeurs de pois, la Femme Ă  la puce le nu le moins Ă©rotique qui puisse ĂȘtre», le Souffleur Ă  la lampe - dans lesquels l'affairement», dans sa quotidiennetĂ© laĂŻque», est toujours pĂ©nible, banal ou ennuyeux».Certes, une large part de l'Ɠuvre du peintre lorrain, d'inspiration plus religieuse, a pour vocation de nous soustraire Ă  l'Ă©garement du monde» et est tournĂ©e vers l'Ă©dification - mĂȘme si, dans la sĂ©rie de ses portraits, il y a saint Thomas qui doute de la rĂ©surrection, saint Pierre qui renie le Christ, ou saint Jude, patron des causes dĂ©sespĂ©rĂ©es». Mais tout y est en clair-obscur, Ă  la fois diurne et nocturne, visible et invisible, comme si le divin lui-mĂȘme ne se manifestait que dans l'ambiguĂŻtĂ©, une prĂ©sence qui ne s'atteste qu'en se dissimulant, qui ne se cache que pour se laisser deviner», comme si l'homme Ă©tait toujours attirĂ© par ce qui l'abat et aimantĂ© par ce qui l'Ă©lĂšve, dĂ©chirĂ© entre la vanitĂ© du monde dans lequel il est pris et les conditions du salut dont il est Ă©pris. Tel est l'existantial» que rĂ©vĂšle la peinture de La Tour c'est entre la chute et l'Ă©lĂ©vation que se dĂ©ploie l'existence humaine. Or, Blaise Pascal exprime en pensĂ©e exactement la mĂȘme chose que ce qu'en chiaroscuro donne Ă  voir le peintre S'il n'y avait point d'obscuritĂ©, l'homme ne sentirait point sa corruption ; s'il n'y avait point de lumiĂšre, l'homme n'espĂ©rerait point de remĂšde. Ainsi il est non seulement juste, mais utile pour nous que Dieu soit cachĂ© en partie, et dĂ©couvert en partie, puisqu'il est Ă©galement dangereux Ă  l'homme de connaĂźtre Dieu sans connaĂźtre sa misĂšre, et de connaĂźtre sa misĂšre sans connaĂźtre Dieu.» VoilĂ , Ă  propos de la chute et de l'Ă©lĂ©vation, un exemple de correspondance esthĂ©tique» entre le philosophe et l'artiste. Grosos en cite d'autres, qui rapprochent la pensĂ©e phĂ©nomĂ©nologique de Maldiney et les sculptures filiformes de Giacometti, la thĂ©ologie de saint Thomas et l'art de Fra Angelico, ou encore la philosophie de Schelling et la musique de Franz Liszt, inscrites, Ă  partir de la commune gĂ©nialitĂ© prĂ©coce» de leurs auteurs, dans une double dimension d'affirmation puis d'effacement du Moi».Être vivant»L'Artiste et le Philosophe analyse en profondeur cinq exemples de correspondance esthĂ©tique». En ce sens il est assez modeste, et a raison d'inciter les philosophes Ă  chercher d'autres rapprochements, afin de graver dans le marbre ce qui est ici esquissĂ© d'une belle plume. Mais la visĂ©e du livre est trĂšs ambitieuse, car si la notion de correspondance esthĂ©tique» Ă©tait confortĂ©e dans sa pertinence, elle produirait un rĂ©el renouvellement autant dans l'approche de l'Ɠuvre d'art que dans l'Ă©criture philosophique». Qu'on ne s'y trompe pas, en effet c'est la notion mĂȘme d'esthĂ©tique qui est mise Ă  la question, sinon au bĂ»cher. Kierkegaard l'avait pressenti, qui en avait fait un stade» sur le chemin de la vie, prĂ©cĂ©dant le stade Ă©thique et le stade religieux. Et Nietzsche avait vu que la question de l'apprĂ©ciation des formes de l'art ne peut ĂȘtre qu'intimement solidaire d'une façon d'ĂȘtre en rapport Ă  la vie, en un mot d'ĂȘtre vivant». Mes objections contre la musique de Wagner sont d'ordre physiologique pourquoi chercher encore Ă  les travestir sous des formules esthĂ©tiques ?» ce que, au-delĂ  d’eux, rĂ©affirme en un sens nouveau Philippe Grosos l’esthĂ©tique tient Ă  l’existence, Ă  la façon pour le vivant d’ĂȘtre au monde - et non Ă  la beautĂ©. Mais pour parvenir Ă  rapporter l’art Ă  la vie, il faut que cette esthĂ©tique-lĂ  remplace ou dĂ©baptise l’autre l’analyse intellectuelle des Ɠuvres, soit la philosophie et l’histoire de l’art. Mince affaire !
Vermeeret les maßtres de la peinture de genre. Vermeer, ou « le sphinx de Delft ». Cette expression, forgée au XIX e siÚcle, a figé la personnalité de Johannes Vermeer (1632-1675) dans une pose énigmatique et solitaire. Cet ouvrage original permet au contraire de découvrir que ce génie universel s'inscrivait dans un riche réseau d'influences, trÚs loin du splendide isolement

Au mois de fĂ©vrier 1945, Göring fait procĂ©der Ă  l'Ă©vacuation de toutes les collections se trouvant dans son chĂąteau de Carinhall avant de le faire sauter et d'aller rejoindre Adolphe Hitler Ă  Berstengaden. Plusieurs trains remplis de tableaux et d’Ɠuvres d'art pillĂ©s en Europe partent en direction des Alpes autrichiennes. Lors de la campagne d'Allemagne de 1945, les hommes appartenant Ă  la section des Monuments des Beaux-Arts et des Archives, une unitĂ© créée par le prĂ©sident Roosevelt, vont dĂ©couvrir prĂšs d'un millier de dĂ©pĂŽts d’Ɠuvres d'art volĂ©es par les Nazis ! Les Monuments men », des spĂ©cialistes dans le domaine des Arts, sont chargĂ©s de prĂ©server le patrimoine culturel europĂ©en et de retrouver les Ɠuvres d’art volĂ©es afin de les restituer Ă  leurs propriĂ©taires lĂ©gitimes l'URSS disposait de la Brigade des TrophĂ©es. Les AmĂ©ricains vont dĂ©couvrir 6577 tableaux au fond des galeries et derriĂšre des portes blindĂ©es de la mine de sel d'Altaussee ! Et non des moindres la Vierge Marie de Van Eyck - le retable de Gand - l'Atelier et l'Astronome de Vermeer - la Madone de Bruges, etc., toiles provenant de la collection personnelle du feld marĂ©chal Hermann Göring. ­Parmi celles-ci figure un Vermeer non rĂ©pertoriĂ© ! Le Christ et la femme adultĂšre, tableau achetĂ© en 1942 par Hermann Goering pour florins auprĂšs d'Alois Miedl, ancien banquier allemand naturalisĂ© Hollandais devenu marchand d'art qui l'avait acquis de Han Antonius Van Meegeren. Han Van Meegeren est nĂ© en 1889 dans une banlieue d'Utrecht Pays-Bas. Jeune homme il se rebelle contre l'autoritĂ© d'un pĂšre, un instituteur rigide, qui entend le dĂ©tourner de sa vocation artistique. Han va se lancer corps et Ăąme dans la peinture et s'inscrire aux Beaux-Arts. Il va devenir un portraitiste apprĂ©ciĂ© et obtenir de nombreuses commandes de tableaux avant de devenir marchand d'Art et restaurateur. Son professeur, Bartus Korteling, considĂ©rait que l'Ăąge d'or de la peinture hollandaise s'est Ă©teint Ă  la fin du XVII Ăšme siĂšcle. La mode est passĂ©e au postimpressionnisme de Van Gogh 1853-1890. En 1928, Han achĂšte lors d'une vente aux enchĂšres, un tableau de Frans Hals pour lequel , il a investi toutes ses Ă©conomies. Il va restaurer la toile avec application et la remettre sur le marchĂ© en espĂ©rant en tirer un bĂ©nĂ©fice substantiel. Tout le petit monde de l'Art jubile, on est en prĂ©sence d'un tableau du grand maĂźtre, sauf Abraham Bredius l'expert le plus reconnu de l'Ă©poque. Van Mereegen est bien dĂ©cidĂ© Ă  prouver Ă  cet incompĂ©tent qu'il est atteint d'une cĂ©citĂ© artistique. L'artiste divorce et quitte La Haye en 1932 en compagnie de sa muse pour s'installer à Roquebrunne Cap-Martin oĂč il décide de créer le faux parfait ». Il porte son choix sur Jan Van der Meer Van Delft 1632-1675, mort dans la misĂšre, sa famille criblĂ©e de dettes. Son projet va le tenir en haleine durant cinq annĂ©es avant de parvenir Ă  imiter les craquelures des vieux tableaux qui ne commencent Ă  apparaĂźtre que prĂšs de 80 annĂ©es aprĂšs la peinture. En 1934, il achĂšte une croĂ»te » datant de 1690 dont il en ĂŽte la couche picturale en la frottant avec de pierre ponce, la toile nettoyĂ©e, il y peint en sept mois, Les PĂšlerins d'EmmaĂŒs Ă  la façon Vermeer ». Ses pinceaux et brosses sont en poils de blaireau comme ceux qu'utilisait Vermeer lui mĂȘme. La prĂ©caution n'est pas anodine, un expert qui dĂ©couvrirait un poil de porc sur la toile subodorait la supercherie immĂ©diatement. Van Meeregeren prépare ses pigments en se servant des matériaux de l'époque la cĂ©ruse pour le blanc, le lapis-lazuli pour le bleu, la cinabre pour le rouge. Le sĂ©chage total d'une peinture Ă  l'huile est lent, une cinquantaine d'annĂ©es ! Les experts s'assurent de l'authenticitĂ© d'une Ɠuvre en frottant un coin de la toile avec un tampon imbibĂ© d'alcool. Les pigments d'un tableau ancien se sont polymĂ©risĂ©s avec le temps et résistent au test Ă  l'alcool ». Van Meegeren a trouvĂ© la parade, il mĂ©lange les pigments avec du phĂ©nol-formaldĂ©hyde "rĂ©sine" de bakĂ©lite qui durcit rapidement lorsqu'il est porté Ă  100° C, et de froisser la toile pour obtenir de fines craquelures avant d'y rĂ©pandre une poudre grisĂątre, mĂ©lange de cendres et de noir de fumĂ©e imitant la poussiĂšre accumulĂ©e au fil du temps ! Une part du génie de Han Van Meegeren repose sur le choix d'un thème vermeerien ». Meegeren sait que l'expert qui sera dĂ©signĂ© pour l'authentification du tableau, Abraham Bredius, soutient que Vermeer a été influencé par le peintre lombard Le Caravage 1571-1610. Le Caravagisme est l'une des composantes de l'art hollandais du XVII° siĂšcle recherche de naturel et de rĂ©alisme, et Vermeer reprĂ©sente l'Ăąge d'or des peintres de l’École flamande Bruegel 1568-1625, Rubens 1577-1640, Hals 158 ?-1666, Van Dyck 1599-1641, Rembrandt 1606-1669 et quelques autres. Han Van Meegeren ne va pas s'abaisser Ă  rĂ©aliser de vulgaires copies d’Ɠuvres existantes, il va peindre Ă  la façon de Vermeer et produire des toiles restĂ©es inconnues ». Vermeer n'a laissĂ© aucun document de travail. Sur les quarante-cinq toiles attribuĂ©es au peintre, trente-sept seulement sont rĂ©pertoriĂ©es, 26 scĂšnes de genre, et on ne lui connaĂźt qu'une scĂšne religieuse Le Christ dans la maison de Marthe et Marie 1656. Le Christ Ă  EmmaĂŒs » Les disciples d'Emmaüs, une toile de 115 x 127 cm, va lui prendre quatre annĂ©es. Au mois de novembre 1937, Abraham Bredius est dithyrambique Nous avons ici un chef-d’Ɠuvre, je dirais le chef-d’Ɠuvre de Vermeer, un de ses tableaux les plus grands par ses dimensions, une Ɠuvre totalement diffĂ©rente de toutes les autres, et dont pourtant chaque pouce ne peut ĂȘtre que de Vermeer ». La toile est dans un Ă©tat de conservation exceptionnelle et n'a pas Ă©tĂ© restaurĂ©e, regardez ces bleus et ces jaunes ! Aucun doute n'est permis, il s'agit d'une Ɠuvre majeure de Johannes Vermeer peinte vers 1650. Le tableau est achetĂ© par le musĂ©e Boymans Rotterdam pour la somme de florins. TransportĂ© par ce premier succĂšs, Han va s'enhardir et faire fortune. Les annĂ©es suivantes voient apparaitre La CĂšne - Jacob bĂ©nissant Isaac - Le Christ et la parabole de la femme adultĂšre - le Christ aux outrages. L'invasion de la Hollande par les armĂ©es allemandes va lui apporter de nouveaux clients. Han Van Mergeeren peint La LavandiĂšre - Le Lavement des pieds, tableau achetĂ© par l’État hollandais en 1943. A la libĂ©ration de la Hollande, Han Van Mergeren est arrĂȘtĂ© le 29 mai 1945 et emprisonnĂ© pour pillage de trĂ©sors nationaux hollandais au profit de l’ennemi », crime pour lequel il encourt la peine de mort ! AprĂšs trois jours de prison, il avoue que le Vermeer qu’il a vendu est un faux et qu'il en est l'auteur ! Durant les six annĂ©es passĂ©es Ă  Roquebrune Cap-Martin, il n'a pas seulement peint quelques Vermeer, mais aussi des Frans Hals - Pieter de Hooch - Gerard ter Borch dont certains sont accrochĂ©s dans les plus grands musĂ©es. L'ego d'Abraham Bredius l'empĂȘche d'admettre qu'il a été dupé. Van Meegeren propose au tribunal de peindre un Vermeer ». Entre juillet et novembre 1945, il exĂ©cute Le Christ au temple ou JĂ©sus enseignant dans le temple, les dĂ©nominations changent selon les sources devant une commission d’experts commanditĂ©e par le tribunal. Ceux-ci doivent se rendre Ă  l’évidence, Meegeren est un faussaire. Son procĂšs s'ouvre Ă  Amsterdam au mois d'octobre 1947. Han Van Meegeren contre-attaque, en fourguant » des faux aux Nazis, il leur a extorquĂ© de fortes sommes et a fait acte de rĂ©sistance... L'audience est expĂ©diĂ©e en une journĂ©e, Han Van Meegeren est condamnĂ©, comme faussaire, Ă  un an de prison. Il succombe Ă  une crise cardiaque aprĂšs deux semaines passĂ©es derriĂšre les barreaux, le 30 dĂ©cembre 1947. Han Van Meegeren est devenu un hĂ©ros national pour avoir bernĂ© l'occupant, et les toiles signĂ©es de sa main vont prendre de la valeur et ĂȘtre contrefaites... L'un de ses faux Vermeer a Ă©tĂ© vendu aux enchĂšres Ă  Paris sous le nom de Van Meegeren en 1995... Le musĂ©e Boijmans Van Beuningen Ă  Rotterdam lui a consacrĂ© une exposition en 2010. Pour les amateurs, Le dernier Vermeer », film romancĂ© sorti en mars 2021 Ă  voir quand les salles rouvriront. Les spĂ©cialistes et fins connaisseurs de Vermeer se demandent comment ce tableau de Hans van Meegeren "Jesus Preaching in the Temple" avec ses visages de cartoon aux yeux globuleux est passĂ©, comme beaucoup d'autres du mĂȘme faussaire, pour un vĂ©ritable Vermeer ». On ne connaĂźt pratiquement aucun tableau religieux peint par Vermer ! Jean-Jacques Breton avance une explication l’important dans le faux n’est pas tant l’époque dont il est supposĂ© dater que l’époque Ă  laquelle on le regarde. A savoir il faut qu’il ait l’air vrai pour les spectateurs auxquels il s’adresse, qu’il corresponde Ă  la conception historique que l’on se fait de l’Ɠuvre supposĂ©e. ... MĂȘme si les faux de Van Meegeren nous paraissent grotesques, ils nous apprennent la relativitĂ© de la perception. Il n'y a pas de rĂ©alitĂ© de l'image, il n'y en a que des lectures des images. Notre vision est toujours dĂ©jĂ  investie d'une reprĂ©sentation. En 1940, lorsqu'on regarde la Jeune Fille Ă  la perle 1665 de Vermeer
 c'est exactement comme si l'on voyait ça, un autre faux dĂ» Ă  Van Meegeren. Il faut des dĂ©cennies et que l'Ɠil s'habitue, pour que la caricature, grimaçante, devienne Ă©vidente ». Le vulgum pecus est toujours surpris lorsqu'un collectionneur s'offre une toile d'un grand maĂźtre ou celle d'un artiste mineur pour une somme rondelette. Le marchĂ© de l'Art reste un entre-soi rĂ©unissant des esthĂštes et des spĂ©culateurs suivant la loi du marchĂ© de l'offre et la demande. Dans les annĂ©es 1900, Berheim accumula des Van Gogh auquel personne ne s’intĂ©ressait, le slogan d'alors, Faites comme votre pĂšre, achetez un inconnu qui sera le Renoir de demain » ! Combien d'entre-nous ont achetĂ©, dans les annĂ©es soixante-dix, des lithographies signĂ©es Dali, TrĂ©mois, etc., pensant rĂ©aliser une plus value Ă  moyen terme. Le marchĂ© de l'Art n'est pas la Bourse, il rĂ©pond Ă  de nombreux alĂ©as dont celui de la mode. Les DerniĂšres cartouches de Neuville, tableau achetĂ© francs-or en 1890, fut revendu francs Ă  l'HotĂȘl Drouot en 1949 ! Vengeance posthume. Han Van Meeregen a rĂ©ussi Ă  semer le doute Il n'y a peut-ĂȘtre mĂȘme aucun autre peintre [Vermeer] dont l'Ɠuvre officiellement reconnue contienne un pourcentage de " faux " aussi Ă©levĂ© ». En 1960, un collectionneur belge de passage Ă  Londres Ă  un coup de cƓur pour la Jeune Femme assise au virginal, une toile d'une vingtaine de centimĂštres exposĂ©e dans la vitrine d'un marchand d'Art. Celui-ci le met en garde, il s'agit d'un ex Vermeer » dĂ©classĂ© en 1947... La toile est soumise aux experts du Metropolitan Museum en 2003, la science moderne va parler ». Cette toile dĂ©classĂ©e a bien Ă©tĂ© peinte par Vermeer autour de 1670. Le 7 juillet 2004, le tableau est adjugĂ© pour 24,2 millions d'euros lors d'une vente aux enchĂšres ! °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Sivous regardez la peinture de Gerard Ter Borch, un contemporain de Vermeer, vous verrez le savoir-faire, l’habilitĂ© et l’intelligence de la main qui permet d’arriver Ă  une prĂ©cision qui touche au trompe l’Ɠil. C’est millimĂ©trique. Les points de peinture, les touchers de peinture sont Ă  l’échelle de tous petits pinceaux. QuatriĂšme de couverture Vermeer et les maĂźtres de la peinture de genre Vermeer, ou le sphinx de Delft ». Cette expression, forgĂ©e au XIXe siĂšcle, a figĂ© la personnalitĂ© de Johannes Vermeer 1632-1675 dans une pose Ă©nigmatique et solitaire. Cet ouvrage original permet au contraire de dĂ©couvrir que ce gĂ©nie universel s'inscrivait dans un riche rĂ©seau d'influences, trĂšs loin du splendide isolement avec lequel il fut longtemps scĂšne de genre Ă©lĂ©gante hollandaise connaĂźt son Ăąge d'or vers 1650-1680. Cette peinture, mise en scĂšne luxueuse d'activitĂ©s qui n'ont de quotidiennes que le nom, permet Ă  la RĂ©publique des Provinces-Unies de s'affirmer face aux monarchies. Vermeer en est l'un des maĂźtres, aux cĂŽtĂ©s de GĂ©rard Dou, GĂ©rard ter Borch, Frans van Mieris, Gabriel Metsu, Pieter de Hooch... Ces peintres, actifs Ă  Leyde, Deventer, Amsterdam ou Delft, ont eu connaissance du travail des uns et des autres. Leurs rapports alternent hommages, citations dĂ©tournĂ©es, de la sorte, les sublimations de Vermeer prennent un sens nouveau celui de ses rejets et de ses admirations.
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Dans la région de Liyue, il existe un lieu magnifique avec de nombreux bassins aux eaux turquoise. Ce lieu c’est le lac Luhua et il renferme un gros trésor. Un personnage Géo est nécessaire pour récupérer le butin final. Par oÃÂč commencer ? Parlez tout d’abord à Vermeer, un peindre itinérant. En cherchant le meilleur point de vue, il a perdu une partie de son matériel. Retrouvez les pinceaux et la peinture de Vermeer ! A l’aide des 2 peintures en couleur fournies par Vermeer, vous devez retrouver les lieux d’oÃÂč il a peint et ainsi retrouver sur place son matériel.  Retournez ensuite rendre ce que vous avez trouvé à Vermeer. Trouvez une autre pierre particuliÚre ! Vermeer vous a donné une pierre en récompense qui semble ÃÂȘtre un Å“il pour l’une des statues. Cherchez dans les bassin d’eau devant les statues le 2e Å“il. Percez le secret du lac Luhua Grimpez sur les épaules de chaque statue afin d’insérer la pierre dans leur tÃÂȘte. Le trésor est proche ! L’activation des 2 pierres libÚre un totem Géo entre les deux statues. Activez le pour déclencher un défi durant lequel vous devrez vaincre 3 mages un Pyro, un Cryo et un Hydro en 90 secondes. Une fois terminé, la grille se lÚve et vous pouvez récupérer les trésors. Attention aux araignées qui vous attaquent Bonus Si vous avez vaincu Stormterror, retournez voir Vermeer qui est sur l’un des points de vue voir image ci-dessous pour obtenir un succÚs !

Largent ne fait pas mal non plus. Découvrez neuf des plus célÚbres faussaires d'art de l'histoire occidentale. Artistes de la falsification. Mark Landis (né en 1955) Michelangelo Buonarotti (1475-1564) Icilio Federico Joni (1866-1946) William Sykes (18Úme siÚcle) Han van Meegeren (1889-1947) Tom Keating (1917-1984)

AccueilArtsLe chef-d’Ɠuvre de Vermeer a Ă©tĂ© passĂ© Ă  la loupe durant 48 heures, Ă  la joie des conservateurs et du grand public.“Elle a tout de mĂȘme 356 ans cette Jeune Fille“, rappelle Émilien Leonhardt au sujet du cĂ©lĂšbre modĂšle peint par Vermeer en 1665. “Et c’est assez incroyable de se dire qu’elle a rĂ©sistĂ© Ă  tout ce temps, des guerres, des feux, des tremblements de terre et on aimerait qu’elle soit encore visible dans de bonnes conditions dans 300 ans”, justement dans ce but que lui et Vincent Sabatier ont Ă©tĂ© appelĂ©s, en 2018, Ă  participer au projet “Girl in the Spotlight”, sur demande du musĂ©e nĂ©erlandais Mauritshuis. Deux ans plus tard, les rĂ©sultats de leur analyse microscopique sont tombĂ©s. C’était la premiĂšre fois depuis 1994 que le tableau Ă©tait analysĂ©, et ce par une petite dizaine d’équipes diffĂ©rentes et leurs technologies Ă  rayons X, infrarouge ou UV par exemple.Émilien Leonhardt et Vincent Sabatier de la firme Hirox, dĂ©diĂ©e Ă  la microscopie numĂ©rique ont ainsi examinĂ© La Jeune Fille Ă  la perle en public, afin d’aider les conservateurrices du musĂ©e Ă  “examiner la surface du tableau, les techniques et matĂ©riaux utilisĂ©s et leur provenance”. Pendant 48 heures, ils ont passĂ© l’Ɠuvre Ă  la loupe Ă  l’aide d’un microscope de trĂšs haute prĂ©cision, une camĂ©ra montĂ©e sur un systĂšme de lentille haute rĂ©solution et une optique au grossissement Mauritshuis leur avait demandĂ© quelques inspections microscopiques de l’Ɠuvre. Émilien Leondhardt en a profitĂ© pour aller plus loin en scannant l’intĂ©gralitĂ©, proposant ainsi le plus grand panorama du monde d’un tableau avec un tel niveau de dĂ©tails. Le panorama en question est constituĂ© de dix milliards de pixels de quatre microns chacun sachant qu’un micron est Ă©gal Ă  un milliĂšme de millimĂštre et 9 100 photos comprenant chacune cinquante images. En une nuit, le logiciel a donc capturĂ© prĂšs d’un demi-million de photos du prĂ©cision inĂ©ditePour percer Ă  jour les secrets du tableau, l’équipe a installĂ© un double systĂšme d’éclairage une lumiĂšre latĂ©rale et une lumiĂšre annulaire pour Ă©viter le reflet du vernis. Ensuite, et “pour faire simple”, prĂ©cise Émilien Leonhardt, le logiciel a scannĂ© “en serpentin” le tableau sur plusieurs axes, de gauche Ă  droite, de haut en bas et en profondeur. Cet examen en trois dimensions a permis de rĂ©vĂ©ler les secrets de la crĂ©ation du tableau “L’inspection au microscope 3D Hirox nous a montrĂ© des dĂ©tails de la fille que nous n’avions jamais observĂ©s auparavant. À un grossissement de 35 fois, nous pouvons voir les poils individuels de ses cils et Ă  140 fois, les particules de pigment qui donnent Ă  la peinture sa couleur. En regardant les coups de pinceau de Vermeer en 3D, nous apprenons entre autres comment Vermeer appliquait ses touches de peinture. Nous pouvons voir et mesurer la hauteur des petits points et des doubles points qui rendent la texture de ses vĂȘtements si rĂ©elle”, rapporte Abbie Vandivere, conservatrice au rĂ©vĂ©lations ouvertes au grand publicCette analyse microscopique menĂ©e en 2018 est inĂ©dite pour plusieurs raisons d’une part pour la taille et la qualitĂ© du panorama créé, mais aussi et surtout pour l’accessibilitĂ© de ce dernier. Émilien Leonhardt a mis en ligne ce panorama lourd de dix milliards de pixels grĂące Ă  un systĂšme semblable Ă  Google Maps, permettant de zoomer trĂšs prĂ©cisĂ©ment sur des zones du tableau depuis son ordinateur ou mĂȘme son tĂ©lĂ©phone. Ainsi, le projet vise le public trĂšs averti des spĂ©cialistes autant que le grand Ă©tude s’inscrit dans un projet de longue durĂ©e comparer les rĂ©sultats de 2018 Ă  ceux de 2050 pourrait permettre de comprendre les effets des restaurations du tableau ainsi que le vieillissement de l’Ɠuvre comme “la propagation des craques, si les pigments changent de couleur ou les rĂ©actions chimiques”, Ă©numĂšre Émilien du projet, souligne-t-il, Ă©tait de “montrer l’inspection en temps rĂ©el au public, de partager quelque chose qui est habituellement cachĂ© et de mettre en lumiĂšre l’intĂ©rĂȘt et l’importance du travail des restaurateurs qui gardent en vie des Ɠuvres se dĂ©gradant avec le temps”.Le site prĂ©sentant les rĂ©sultats de cette analyse met Ă  disposition le tableau entier ainsi que dix zones davantage zoomĂ©es Ă  140 fois contre 35 fois pour l’Ɠuvre entiĂšre, oĂč un pixel Ă©quivaut cette fois-ci Ă  un micron. De quoi se balader au plus proche de La Jeune Fille Ă  la perle, en deux dimensions ainsi qu’en trois, afin de presque s’imaginer toucher sa texture, avec les yeux, et d’entrer un peu dans la tĂȘte du peintre, mĂȘme Ă  distance et trois siĂšcles et demi plus pouvez retrouver les vues microscopiques et 3D de La Jeune Fille Ă  la perle voir aussi sur Konbini
SociĂ©tĂ© Livre : ces escrocs qui ont fait l'histoire Certains ont tentĂ© de vendre la tour Eiffel, d’autres se sont fait passer pour ce qu’ils n’étaient pas.
A regartder d'urgence ! Le musĂ©e c'est pour les Bac +5, la TV c'est pour les Bac -5. » Au prochain crĂ©tin qui vous sort une telle logorrhĂ©e verbale, dĂ©gainez cet article. Car, contrairement aux idĂ©es reçues, l'art ne se cantonne pas aux galeries et autres grandes institutions de Paris – ou aux chaĂźnes spĂ©cialisĂ©es complĂštement perchĂ©es comme De mĂȘme que la tĂ©lĂ© ne constitue pas forcĂ©ment un ramassis d'idioties type les "Ch'tis Ă  Miami". La preuve avec ce quintette de pastilles issues du petit Ă©cran, abordant la sphĂšre artistique avec une large palette de styles, pour des programmes aussi intelligents que divertissants. 1. A vos pinceaux A voir, posĂ© sur le canapĂ©, avec un compĂ©titeur cathodique AdaptĂ©e du format britannique "The Big Painting Challenge" et originellement diffusĂ©e sur France 2, l'Ă©mission "A vos pinceaux" a Ă©tĂ© dĂ©programmĂ©e aprĂšs seulement deux Ă©pisodes. Ce qui est bien dommage puisque nous, on apprĂ©ciait bien ce concours de peintres et dessinateurs amateurs. Heureusement, aprĂšs deux semaines d'interruption, 'A vos pinceaux' est revenu sur France 4, le 31 janvier. Avec des Ă©preuves aussi dingues que la prĂ©sentatrice du programme, Marianne James peindre des lĂ©gumes Ă  Rungis, s'initier au street art, immortaliser les coureurs du Tour de France, etc.. Et, [ATTENTION SPOILER] entre Charlotte, Jordan ou Tim qui n'a que 17 ans, soit dit en passant c'est ce dernier qui a remportĂ© la compĂ©tition et aura donc la chance d'exposer ses toiles au Grand Palais. ChaĂźne France 2 puis France 4DurĂ©e par Ă©pisode 1h55 2. De l'art et du cochon A voir, posĂ© sur le canapĂ©, avec un affamĂ© L'art et la bouffe sont les deux piliers fondateurs de notre douce France. Il semblait donc plus que logique d'associer ces deux disciplines voire passions pour certains en une seule Ă©mission. Et paf ! ça donne "De l'art et du cochon", une production d'Arte oĂč un chef revisite l'aliment ou plat au centre d'un tableau de maĂźtre exemple 'Les Mangeurs de pommes de terre' de Vincent van Gogh, 'La LaitiĂšre' de Vermeer ou une nature morte au homard. Il le dĂ©guste ensuite avec une cohorte d'experts Ă©leveur, cultivateur, conservateur de musĂ©e qui sont prĂ©cĂ©demment intervenus dans l'Ă©mission afin d'apporter leur analyse sur le chef-d’Ɠuvre concernĂ© - qu'ils transportent sans complexe dans les vignes ou jusque dans la cuisine, au milieu des casseroles ! Bref, un gueuleton en forme de leçon d'histoire. Un colloque artistique et culinaire qui titille les papilles autant que les pupilles. ChaĂźne ArteDurĂ©e par Ă©pisode 26 min 3. Art Attack A voir, posĂ© sur le canapĂ©, avec un amateur de DIY ou un gamin ou les deux C'est dans les plus vieux pots de peinture qu'on fait les plus beaux pigments. Pour cause l'excellente Ă©mission 'Art Attack' a Ă©tĂ© créée en 1989 par Neil Buchanan artiste britannique, producteur mais aussi guitariste de heavy metal, oui, oui avant d'ĂȘtre exportĂ©e outre-Manche en 1997, sur Disney Channel. Si on regrette son format long qui faisait dĂ©couvrir l'art aux enfants de maniĂšre ludique, grĂące Ă  des reportages et des big art » des Ɠuvres gĂ©antes, Ă  contempler en altitude, rĂ©alisĂ©es Ă  mĂȘme le sol avec des objets du quotidien, on apprĂ©cie toujours de retrouver les tutos qui ont fait sa marque de fabrique. Pour pouvoir frimer avec votre panier d'Halloween fait de bouteilles d'eau lors de la prochaine tournĂ©e de bonbons... ChaĂźne Disney JuniorDurĂ©e par Ă©pisode entre 5 et 10 min 4. D’art d’art A voir, posĂ© sur le canapĂ©, avec un zappeur compulsif Difficile voire impossible de parler des Ă©missions d'art en faisant l'impasse sur "D'art d'art" – et son entĂȘtant slogan chuchotĂ© D'art d'art, c'est l'histoire d'une Ɠuvre d'art ». D'ailleurs, avec cette phrase, tout est dit "D'art d'art", c'est l'histoire d'une Ɠuvre d'art racontĂ©e par FrĂ©dĂ©ric TaddeĂŻ en 2 minutes chrono. Ainsi, mĂȘme les plus pressĂ©s prennent le temps de dĂ©couvrir dans quel contexte Gauguin a peint ses joyeusetĂ©s » ou les anecdotes savoureuses qui entourent 'La libertĂ© guidant le peuple' de Delacroix, notamment une controverse de poils sous les bras... En somme, une dose de culture G en moins de temps qu'il ne vous en faut pour zapper. ChaĂźne France 2DurĂ©e par Ă©pisode 2 min 5. Les petits secrets des grands tableaux A voir, posĂ© sur le canapĂ©, avec un historien passionnĂ© Ce n'est pas pour rien que dans Arte » il y a art » la chaĂźne franco-allemande a une vocation culturelle et sait la porter avec des programmes de qualitĂ©. En tĂ©moigne cette autre Ă©mission qui nous invite Ă  plonger dans un tableau cĂ©lĂšbre comme dans un théùtre victorien en papier. Explication du tableau mais Ă©galement du contexte historique, de sa rĂ©alisation, de sa structure et de ses dĂ©tails insoupçonnĂ©s l'analyse est complĂšte, exhaustive et dĂ©cortique la moindre facette du chef-d'oeuvre sans ĂȘtre rĂ©barbative parce qu'immergeant totalement le tĂ©lĂ©spectateur. Du grand art. ChaĂźne ArteDurĂ©e par Ă©pisode 26 min Clotilde Gaillard Un e-mail que vous allez vraiment aimerVous ne pourrez plus vous passer de notre newsletter. GrĂące Ă  elle, dĂ©couvrez avant tout le monde les meilleurs plans du entrant votre adresse mail, vous acceptez nos conditions d'utilisation et notre politique de confidentialitĂ© et de recevoir les emails de Time Out Ă  propos de l'actualitĂ©, Ă©vents, offres et promotionnelles de nos partenaires.🙌 GĂ©nial! Vous ĂȘtes inscrit!Merci de vous ĂȘtre inscrit! N'oubliez pas de jeter un Ɠil dans votre boĂźte mail, pour dĂ©couvrir trĂšs bientĂŽt votre premiĂšre newsletter!

Dansl'allégorie de L'Atelier (environ 1662-1668), Vermeer mélange habillement la fixité et le mouvement.La jeune fille à la couronne de lauriers pose les yeux baissés : elle est donc immobile. Le peintre tourne le dos au spectateur, par conséquent la seule activité visible est celle de sa main droite en train de peindre la couronne de lauriers sur la toile.

C’est une exposition Ă©vĂ©nement qui commence demain au Louvre le sphinx de Delft » Johannes Vermeer, s’expose accompagnĂ© de ses acolytes, les maĂźtres de la peinture de genre et qui ont vĂ©cu pendant le siĂšcle d’or hollandais. Ces peintures sont exceptionnelles par leur qualitĂ© et figurent parmi les chefs d’Ɠuvre de l’art en Europe exposition compte entre autres, douze Ɠuvres emblĂ©matiques du maĂźtre parmi les trente-six connues et cherche Ă  dĂ©mythifier l'aura d'un gĂ©nie qu'on imagine seul et reclus face Ă  ses peintures. C'est au contraire l'image d’un Vermeer qui travaille en rĂ©seau et se laisse influencer par ses pairs qui est peintures de scĂšnes de genre connaissent leur Ăąge d’or entre 1650 et 1680. Une foison de tableaux illustre ces activitĂ©s quotidiennes qui sont sublimĂ©es sous les pinceaux de ces peintres contemporains de Vermeer tels que GĂ©rard Dou, Frans van Mieris, Gerard Ter Borch ou encore Pieter de Hooch. Ces artistes connaissaient les Ɠuvres des uns et des autres tout en s’inspirant mutuellement. La rivalitĂ© artistique est mĂȘme assez explicite dans cette recherche esthĂ©tique de la lumiĂšre, de concentration des est prĂ©sentĂ©e sous un angle original celui de mettre en parallĂšle plusieurs scĂšnes de genre de ces artistes comme les lettres amoureuses, les cours de musique, les silhouettes, les enfilades et d’autres scĂšnes d’intĂ©rieur. Elle dĂ©montre Ă©galement que le raffinement et l’élĂ©gance des scĂšnes ne sont pas Ă  la seule initiative de Vermeer mais qu’il a su les magnifier et les mĂ©tamorphoser en y enlevant des Ă©lĂ©ments, en les Ă©purant et en y mettant le sceau si particulier de sa lumiĂšre nimbant ses sujets d’une aura bien cette Ă©mulation et cette virtuositĂ© technique qui est mise en avant avec au centre les Ɠuvres magnifiques de Vermeer, qui a su si bien et plus que les autres, envelopper ces sujets d’un mystĂšre unique devant lequel on ne peut que s’ 22 FĂ©vrier au 22 Mai 2017 La laitiĂšre 1658-1659, huile sur toile , 45 cm sur 41 cm, Rijksmuseum, Amsterdam La cuisiniĂšre hollandaise 1640-1650, huile sur toile, 36 sur 27,4 cm, Louvre, Paris Le gĂ©ographe, 1669, huile sur toile, 51,6 sur 41,4 cm, StĂ€del Museum , Francfort
QuatresiĂšcles plus tard, un jeune Ă©tudiant canadien du nom de Timothy Brook, en voyage Ă  travers l’Europe, y tomba de vĂ©lo. La ville n’avait guĂšre changĂ© depuis le 17 e siĂšcle, quand l’artiste Johannes Vermeer (1632
Vilhelm Hammershoi, "Cinq Portraits", 1901-1902. © Thielska Galleriet / Tord Lund Ses intĂ©rieurs Ă©purĂ©s, traversĂ©s par un rai de lumiĂšre, et ses silhouettes, qui semblent surgies d'un rĂȘve, font de lui le plus emblĂ©matique et le plus mystĂ©rieux peintre danois de son temps. On le surnomme volontiers le "Vermeer danois", tant la dĂ©licatesse de ses clairs-obscurs rappelle celle du maĂźtre flamand deux siĂšcles plus tĂŽt. Vilhelm Hammershoi 1864-1916 n'a pas livrĂ© tous les secrets d'une oeuvre Ă  contre-courant de son Ă©poque. ComplĂštement impermĂ©able aux influences, il reste alors "dans son monde". Si la tendance est aux compositions dĂ©taillĂ©es, dĂšs le plus jeune Ăąge il intĂšgre l'AcadĂ©mie des Beaux-Arts de Copenhague Ă  l'adolescence, avant de rejoindre la bande alternative des Ateliers indĂ©pendants Ă  19 ans, l'artiste portraiture ses proches sur un fond neutre en leur refusant toute psychologie, Ă  l'instar d'Ida, sa future femme, qui semble absorbĂ©e par d'insaisissables pensĂ©es. On la retrouve, plus tard, de dos ou nuque penchĂ©e, occupĂ©e Ă  quelque tĂąche simple, dans les intĂ©rieurs qui feront la cĂ©lĂ©britĂ© de l'artiste. Vilhelm Hammershoi, "Hvile" dit aussi "Repos", 1905.© RMN-Grand Palais musĂ©e d'Orsay / RenĂ©-Gabriel OjĂ©da"Pas une des figures peintes par Hammershoi ne regarde le spectateur", note Jean-Loup Champion, co-commissaire de l'exposition prĂ©sentĂ©e au musĂ©e Jacquemart-AndrĂ©, Ă  Paris. Et quand il campe plusieurs personnages cĂŽte Ă  cĂŽte, aucune interaction n'opĂšre entre eux. C'est flagrant dans les Cinq Portraits, une rĂ©union d'amis artistes oĂč chacun fixe un point diffĂ©rent sans autre forme de rencontre. Le Danois considĂ©rait cette toile monumentale comme sa peinture maĂźtresse, bien qu'elle fit scandale, par son Ă©vidente modernitĂ©, lors de sa premiĂšre prĂ©sentation publique, en 1902. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Moins connus, les paysages et les nus fĂ©minins tĂ©moignent du mĂȘme dĂ©pouillement clinique. Ces derniers, rĂ©alisĂ©s au cours des annĂ©es 1910, montrent des visages au regard absent et des corps dĂ©pourvus d'idĂ©alisation, traitĂ©s dans des gris austĂšres sur un fond lugubre. Qu'a en tĂȘte le peintre devant son chevalet ? Ce taciturne n'a rien Ă©crit, rien dit, rien explicitĂ© de sa dĂ©marche artistique, Ă  l'inverse de sa mĂšre, Frederikke, qui, dĂšs 1885, concocte des scrapbooks avec toutes les coupures de presse relatives Ă  son fils. Vilhelm Hammershoi, "Nu fĂ©minin", 1910.© Pernille KlempLa palette rĂ©duite, aux frontiĂšres du monochrome, la mĂ©lancolie dĂ©gagĂ©e par une subtile gamme de gris, la clartĂ© froide des reflets, tout cela confĂšre Ă  l'univers de Wilhelm Hammershoi une Ă©trangetĂ© onirique. Cet "introverti, presque monomaniaque" - dixit Pierre Curie, l'autre homme-orchestre de l'exposition parisienne - a bourlinguĂ© un peu partout, de Venise Ă  Londres, en passant par Paris, Bruges ou Amsterdam, mais nulle trace de ses voyages sur la toile il ne peint que les personnes de son entourage et les piĂšces de l'appartement qu'il occupe, avec Ida, au 30, Stradgade, puis au 25, Bredgade, Ă  Copenhague. "Rendre visite Ă  l'artiste chez lui, c'est comme pĂ©nĂ©trer Ă  l'intĂ©rieur de l'un de ses tableaux", relate un journaliste, en 1911. Vilhelm Hammershoi, "Rayon de soleil dans le salon", 1903.© Erik Cornelius NationalmuseumCar Hammeshoi n'a pas d'atelier propre, il travaille dans son cadre de vie quotidien. C'est lĂ  qu'il dĂ©pouille ses intĂ©rieurs de tout dĂ©tail superflu et, parfois, de toute prĂ©sence humaine, poussant l'art de l'Ă©pure Ă  l'extrĂȘme, avec un travail sur les lignes et la lumiĂšre quasi gĂ©omĂ©triques. Sous son pinceau, la poĂ©sie surgit du vide et du halo. Une oeuvre "immobile, immuable, suspendue dans l'espace et dans le temps", rĂ©sument les commissaires. C'est sans doute ce qui explique la fascination qu'elle n'en finit pas d'exercer. "Vilhelm Hammershoi dans le salon de Bredgade 25", vers 1912.© The Royal Danish Library Hammershoi. Le maĂźtre de la peinture danoise. Au musĂ©e Jacquemart-AndrĂ©, Paris VIIIe, jusqu'au 22 juillet. La note de L'Express 18/20. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
Enregardant les coups de pinceau de Vermeer en 3D, nous apprenons entre autres comment Vermeer appliquait ses touches de peinture. Nous pouvons voir et mesurer la hauteur des petits points et des
Doncle tableau on est en 1942, il se retrouve Ă  Pau dans la ville de Pau. Et lĂ  et bien malgrĂ© la volontĂ© de le protĂ©ger c’est vraiment un acte on peut dire de rĂ©sistance, lors de l’invasion de la France sous le gouvernement du rĂ©gime de

Vermeeret les maĂźtres de la peinture de genre 22 fĂ©vrier – 22 mai 2017 Nouveau ! Profitez de 10 nocturnes du 10 au 22 mai 2017 pour visiter l’exposition ! Nocturnes jusqu’à 21h45 les

VermeerJohannes, La leçon de musique, vers 1660, huile sur toile, 39,3 x 44,4 cm, The Frick collection, New York . Comme cela a Ă©tĂ© mentionnĂ© plus haut, la sincĂ©ritĂ© ne suffit pas, le peintre singulier Ă  une vie intĂ©rieure, autrement dit il fait preuve de profondeur. Attention malgrĂ© tout : comme on peut jouer la sincĂ©ritĂ©, on peut, sinon s’inventer une intĂ©rioritĂ©, du moins l bCVdV.
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